| Sujet: The veils of darkness.[With Claude~] Mar 29 Mai - 17:29 |
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| Que faire quand on est un démon, que l’on s’ennuie et que cela fait quatre ans, jour pour jour, nuit pour nuit, minute pour minute que l’on a vu disparaître son pire ennemi … Ou tout du moins un parasite à l’accomplissement d’un plan … ? Oui, quand depuis 4 ans, l’objet de votre haine a disparu de la surface du monde, vous commencez enfin à goûter à une sérénité que je dirais extrêmement factice. M’enfin, si cela peut en contenter certains, je ne dirais rien. En tout cas, moi, Sebastian Michaelis, je ne peux m’y faire. Car voir disparaître sans savoir où la personne la plus abjecte de l’univers, le monstre le plus inutile et faible que les Enfers, Satan soit loué, ait porté en son sein, et laissé grandir, est un choc dont je me remets difficilement.
Car s'il est dans la nature des démons d’admirer ce qui nous blesse ,ce qui nous rend dingue, je n'arrive pas à le comprendre. Car il est dans notre nature de vouloir connaître plus mal et plus dégoûtant que soit, savoir que dans la hiérarchie infernale l’on est pas seul ! Savoir que l’on peut toujours tomber plus bas … Bof, pour ma part, fils d'un ... Abruti ? en personne, plus bas, enfin plus haut socialement, y a pas … Même si j’ai été renié, je conserve quelques privilèges, sisi ! Oui, les flammes m’obéissent, mais tout bon démon un tant soit peu intelligent peut en faire autant. Alors ce matin, j’ai réussi à m’absenter pour la journée auprès de mon Bocchan, prétextant une affaire urgente à régler. Comme chaque année.
Et comme chaque fois, ce jour-ci, depuis quatre ans, je franchis à la nage la frontière entre le monde des humains et l’Île qui marque l’entrée des Enfers. L’île des Morts… Un peintre en avait un jour fait le tableau, touchant, poignant … Presque sensuel pour un peu, tant cela respirait le désespoir et la douleur … Lorsque je pose le pied sur cette terre rocailleuse, la nature se tait. Connu et craint de tous ici, le vent se tait. L’île aurait dû sombrer, mais par un maléfice dont je n’ai strictement rien à faire, elle tient encore sur ses fondations ! Magnifique …
Sans attendre, je me dirige vers une grotte isolée. Non, jamais personne, si d’aventure un humain ou un démon venait à passer, ne pourrait deviner que je suis ici à rendre hommage à un ennemi. Ainsi que le veulent nos coutumes, une tombe inversée que j’ai fait se trouve dans le recoin gauche de la grotte, éclairée par une lueur verdâtre émanant de l’eau. Si je n’ai jamais pu le supporter, je me dois de lui rendre hommage, en temps qu’ennemi plus qu’acceptable. Nous avons de drôles de lois, aux Enfers, et celle-ci, avec celle interdisant de révéler un sceau démoniaque à un humain n’étant pas contractant, sont sans doute les plus absurdes. Mais puisqu’il le faut. Je bouge mon corps pour me retrouver face au mémorial, et sort une lame, entaillant mon poignet. Du sang goutte. Une, deux, trois, quatre, cinq, six … Et se tarit aussitôt. Je lèche la plaie qui se referme.
Quelqu’un viendrait-il, pour que l’eau ainsi se trouble soudainement ? |
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