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 [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]

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Sieghard Heiderich
Sieghard Heiderich
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[Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  Vide
MessageSujet: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptySam 28 Avr - 12:59

On était en fin de journée. Comme à mon habitude j’étais chez moi, dans le Southern Districts. Bien que le jour était entrain de décliner, j’était toujours entrain de lire. « The mask of the Red Death », une nouvelle d’Edgard A. Poe, la mort était belle et bien présente, cependant sa lecture ne me faisait aucun effet, d’ailleurs je trouvais cette nouvelle intéressante… enfin comme toute les nouvelles quoi. Mais cette dernière me rappelait fortement ce que j’avais vécu, l’épidémie de « la mort rouge » dans mon cas était la peste, tandis que le prince Prospero qui s’était enfermé dans l’abbaye à l’abri de tout coulait des jours heureux, lui, il me représentait moi. Je refermai brusquement le livre, me doutant de la fin, j’avais des impatientes dans les jambes et je me sentais oppressé dans cet endroit confiné, c’était bien la première fois durant toutes ces années. Je regardai le ciel à travers les vieux volets qui laissaient la lumière entrer aisément dans la demeure. Le bleu du ciel était entrain de devenir orangé annonçant la fin de la journée. Je soupirai longuement, j’espérais juste qu’il n’y aurait pas grand monde dans les rues. J’avais mes chances, en ces temps ci il n’était pas très prudemment de se promener durant les heures tardives bien que Southern Districts était tout de même l’un des derniers endroits à peu près calme, exceptés les quartiers de la Reine.

J’entrepris donc de sortir, n’étant vêtu que de mon ensemble chemise cravate comme l’on dit couramment. Quand j’ouvris la porte de ma demeure, je fus frappé par l’air frai de l’extérieur, tout le contraire de chez moi, où l’atmosphère était renfermée. Je pris une bouffée d’air inspirant profondément, lâchant ma respiration dans un long soupire d’aise. Je me hâtai alors vers la ville, de quoi me dégourdir les jambes, ne prenant même pas soin de fermer ma porte à clef. A part des livres que je connaissais par cœur, les ayant relus au moins une dizaine de fois chacun, il n’y avait rien à voler chez moi. Quand j’arrivai dans les quartiers plus peuplés, j’aperçus des mères de famille venir chercher leurs enfants insouciants qui jouaient dans la rue ou encore des maris qui se précipitaient chez eux pour souper après une longue journée de travail. Les rues étaient presque désertes, tant mieux, je n’aimais pas le monde. Je longeais les murs, me baladant discrètement tel un badaud. Perdu de nouveau dans mes pensées j’entrepris de traverser la route pavée, mais je faillis me faire happer par une voiture tirée par deux chevaux bruns, plus de peur que de mal, pour le coché en tout cas, dans mon cas je m’excusai sans aucune politesse de mon éternel expression terne, continuant ma route, revenant dans les quartiers bien moins fréquentés…


Dernière édition par Sieghard Heiderich le Dim 29 Avr - 19:34, édité 1 fois
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Shu Mikaze
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[Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  Vide
MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyDim 29 Avr - 17:38

Bizarrement, les rues étaient plutôt calmes … Il n’y avait que quelques personnes, soit des enfants qui jouaient pour passer le temps, ou alors de braves gens qui discutaient de la pluie et du beau temps. Que dis-je braves gens … Ils étaient tous plus étranges les uns que les autres. Ce n’est pas que je me prenais pour mieux qu’eux … Mais les londoniens, comment dire … Ils ont une mentalité bien à eux, pour faire cours. Personnellement, ils m’étonnent toujours. Depuis que je suis arrivé dans ce pays, qui m’était totalement inconnu soit dit en passant, il n’y a pas un jour où ces personnes ne me surprennent pas. Mais bon, quand je dis ça, c’est comme si je ne disais rien. C’est juste que tout ça m’étonne, oui.

Le Southern Districts … J’en ai même du mal à le prononcer. Des quartiers qui m’intriguaient étrangement. Pourquoi, je ne sais pas. Ce n’est pas les pires quartiers de Londres, mais pas les mieux non plus. Je trouve ça plutôt intéressant. Enfin, il fallait bien que je me trouve quelque chose qui m’intéresse dans cette ville. Le temps que je la retrouve … Je ne suis même pas sûr que je puisse la revoir d’ailleurs. La ville est tellement grande. Trouver une jeune fille parmi toutes celles qu’il y a ici … Presque impossible. Mais au moins, j’avais une raison de rester ici, pour éviter ce que je considère comme le pire.

En voyant le ciel prendre sa couleur orangé, on pouvait dire que la journée se terminait. Et qu’il fallait vite rentrer chez soi. Avant d’avoir peut-être quelques problèmes. Les gens avaient très peur ces temps-ci, d’après les faits qui tournaient dans la presse. Les journaux conseillaient de ne pas sortir le soir, si on ne voulait pas se faire attaquer par je ne sais quoi. Les gens étaient vraiment fous en fait. Je parle peut-être comme si j’étais un gamin inconscient, mais personnellement, je m’en fiche royalement de ce qui pourrait m’arriver. Et puis combien de chance y avait-il pour que je tombe sur un fou furieux qui voudrait me tuer ? Sérieusement, je pense qu’il n’y en a que très peu.

Gamin inconscient que je suis, je ne faisais pas comme toutes ces personnes dans la rue. Toutes rentraient chez elles, moi, je continuais tranquillement ma route en les regardant. J’avais envie de rire devant leurs nez, mais bon, ça ne se faisait pas tout de même. Et puis après tout ils faisaient ce qu’ils voulaient. Je passais donc des quartiers les plus fréquentés à ceux qui le sont le moins. Là, il n’y avait vraiment aucun bruit. Personne dehors, peut-être juste des chats de gouttières qui renversaient des poubelles pour trouver leur repas. Nan rien, je n’entendais que mes pas, et je errais pour je ne sais quelle raison d’ailleurs.

Peut-être fallait-il que je rentre aussi après tout. Je n’avais pas plus de choses à faire ici que chez moi. Je commençais à prendre le chemin pour rentrer, quand j’entendis d’autres bruits de pas que les miens. Quelqu’un … n’était pas chez lui ! Hé, ça c’était plutôt amusant … Je me mis à suivre les bruits de ces pas, marchant prudemment pour ne pas me faire entendre. Mon envie d’espionner m’avait pris, alors j’allais le faire. Je sais, c’est pas très bien, mais bon, au moins ça va me passer le temps ! Je pus enfin voir cette personne qui faisait comme moi et errait dans les rues. De loin, on pouvait voir clairement que c’était un homme, de grande taille, et blond. Habillé en noir et blanc, le reste je ne voyais pas de trop. Je le suivais pendant quelques minutes, je ne sais pas combien, mais pendant un bon moment quand même. Et je n’avais pas l’impression qu’il m’avait remarqué pour autant. Tant mieux d’ailleurs.

Je me rapprochais un peu plus, tout en essayant de faire des pas sourds sur les pavés des rues pour ne pas qu’il m’entende. J’ouvrai alors ma bouche pour lui parler, avec un ton qu'on pouvait peut-être qualifier de moqueur, espérant que là il m’entendrait.

« - Hé, vous savez qu’il ne faut pas traîner dans les rues tout seul comme ça … ? »


Dernière édition par Shu Mikaze le Jeu 5 Juil - 8:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyLun 30 Avr - 12:28

Depuis que j’avais pénétré ces quartiers déserts, des pas résonnaient derrière moi. Ceux-ci semblaient me suivre, je m’en inquiété guère. Fidèle à moi-même, je gardais cette expression morne qui était comme peinte sur mon visage, errant dans les rues, essayant d’apprécier cette sortie que j’avais engagée sur un coup de tête. Plus le temps passait, plus l’individu s’approchait de moi, il semblait qu’il essayait de faire le moins de bruit possible. Pour ma part, je l’ignorais. Si c’était un de ces tueur en série qui sévissait à Londres, je n’avais rien à craindre, si c’était une personne du Scotland Yard ou autre qui me prenait en filature, me trouvant suspect, je n’avais rien à craindre aussi, à se que je sache je n’étais coupable en rien. Soudain, sans que je m’y attende, la personne que me suivait daigna enfin de parler :

« - Hé, vous savez qu’il ne faut pas traîner dans les rues tout seul comme ça … ? »

La voix était jeune et le ton semblait moqueur, bien trop jeune pour pouvoir représenter un quelconque danger d’après moi à part si bien sûr ce jeune était un Shinigami… Cela m’aurait étonné. Autant lui répondre à ça question, autrement j’étais sûr qu’il ne me lâcherait pas :

« - Je le sais, mais pour tout dire j’en ait rien à faire. Mais tu sais, a ton âge ce n’est pas très prudent… Tu pourrais tomber sur certaine personnes… Je sais pas moi ? Un tueur peut être. »

Autant essayé de lui faire un peu peur, qu’il rentre chez lui plus rapidement pour me laisser en paix. Continuant ma marche, je ne fis même plus attention à s’il me suivait ou pas, m’engageant dans une ruelle quelque peu sombre. Un vieux chien errant me grogna dessus quand je passai, je n’y prêtai pas plus d’attention que cela, passant devant lui sans même lui accorder un regard. Avant même de sortir de cette ruelle qui semblait interminable, je m’adossai à un des murs plein d’irrégularités fait de pierre. Sortant de ma poche une cigarette, j’avais fait tomber une boite d’allumette que je m’empressai de ramasser. J’en grattai une pour allumer la cigarette que j’avais mise en bouche, m’adossant de nouveau correctement. Je n’étais pas très friand de cette invention, mais une de temps en temps permettait me détendre. Mon regard se perdit dans le vague, cela m’arrivait souvent. Je repensai alors au gamin de tout à l’heure, qui était-il ? Que faisait-il ici ? Etait-ce un petit inconscient, un suicidaire ou alors l’un des tueurs réputés malgré son jeune âge ? Tout était possible, mais à force d’y réfléchir, je me dis que tout cela était inutile. Prenant la cigarette en main, je soupirai longuement, de la fumée se rependant dans l’air. Tout en lâchant cette chose qui pouvait devenir une vraie drogue pour l’homme, je l’écrasai du pied. Le ciel commençait à prendre sa teinte bleu sombre dorénavant, quand même pas une heure cela allait être la nuit noire. Je ne m’en souciais guère, j’appréciais plutôt bien les balades nocturnes.
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Shu Mikaze
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptySam 16 Juin - 22:27

HRP : Sorry pour le retard >.>"


« - Je le sais, mais pour tout dire j’en ait rien à faire. Mais tu sais, a ton âge ce n’est pas très prudent… Tu pourrais tomber sur certaine personnes… Je sais pas moi ? Un tueur peut être. »

C’était quoi tout ça ? On aurait dit que je l’ennuyais rien qu’avec ma simple phrase. De toute façon, je l’aurais ennuyé à un moment ou un autre, c’est comme d’habitude, et puis c’est un peu le but à chaque fois que je parle à quelqu’un. Mais là, très rapide. Je ne savais pas que j’étais ennuyeux à ce point. Ou alors, cet homme n’aimait pas parler aux autres, un insociable ? Ben, tout était possible après tout. Il fallait bien tout genre de personnes dans le monde sinon … ça serait vraiment très ennuyant.

J’étais tellement scié sur place que je n’avais même pas remarqué qu’il était déjà partit. « A ton âge » et blabla. Nan mais, il me prenait pour un gamin ou quoi ? J’en avais bien l’impression en tout cas. Ma foi, qu’il pense ce qu’il veut, ça serait le dernier de mes soucis. Lui par contre, il n’allait pas me semer comme ça aussi facilement. Je ne lâche jamais les personnes que je rencontre de toute manière. Pourquoi ? Je ne sais pas moi-même, j’ai juste besoin … d’embêter mon monde, rien de plus.

Après m’être libéré des paroles … étranges pour moi, de cet homme, je me mis donc à sa recherche. Encore. Oui, j’aimais chercher les autres, mais bon je ne faisais rien de mal, je pense. Pour moi en tout cas, c’était juste une occupation. Après tout, je ne savais pas quoi faire de mes journées, à part les recherches sur Misaki. Et puis, si ça se trouve, je la recherche pour rien. Si ça se trouve, elle n’est même plus à Londres en ce moment même. Faire tout ça pour rien ? Nan, il fallait que je sorte cette idée de ma tête. Le fait de penser à tout ça et de chercher cet homme, ça faisait que je ne savais même pas où aller. A droite à gauche … Je ne pense pas qu’il ait été bien loin.

Je cherchais toujours, et encore, à me dire que si ça se trouve je ne pourrais même pas retrouver cet homme. Jusqu’à ce que j’entende un chien aboyer. Ce n’était pas loin de moi. C’était forcément lui, ou alors une autre personne qui n’avait rien de mieux à faire que d’aller se promener dans les ruelles de la ville, en pleine nuit. Alors que tout le monde préférait s’enfermer chez lui, ayant trop peur de sortir tard à cause de tout ce grabuge qu’il y a en ce moment à Londres. Une personne qui faisait comme cet homme et moi, pour faire simple.

Je me dirigeai donc vers la ruelle où j’avais entendu ce chien. Enfin, je pensais que c’était cette ruelle, parce qu’il n’y avait plus de chien. Ma foi, tant mieux, comme ça je pouvais espionner cet homme sans que cet animal m’aboie dessus pour me faire repérer. C’est donc ce que je fis, j’espionnai cet homme, qui se trouvait bien dans cette ruelle. Il venait tout juste d’écraser une cigarette au sol, c’était pas plus mal d’ailleurs. Un poison que les humains adoraient, sans pour autant en connaître totalement les conséquences.

Je ne bougeais toujours pas, je l’observais. Longuement, et sans aucunes raisons apparentes en fin de compte. Après tout, pourquoi je ne lui parlerai pas … à nouveau. Je suis sûr que si je le lui dis quoi que ce soit, il va me répondre un truc comme il y a un instant. Après tout, il avait l’air de s’ennuyer. Alors j’allais l’ennuyer. Bien ! Je sortis alors de ma cachette, et je m’approchai, un grand sourire purement hypocrite au visage.

« - Hé, comme on se retrouve ! Tu m’as sèchement répondu tout à l’heure, alors que je ne voulais rien de mal … Tu sais que c’est pas sympa de parler comme ça aux autres, hm ? »

Je le regardai en parlant, mon sourire ne se décollant pas de mon visage, comme encré. Je me demandais bien ce qu’il allait pouvoir me répondre cette fois. J’arrêtai de marcher, et ne bougeai plus, mon regard fixé sur lui, le détaillant.

« - Que fais-tu ici en pleine nuit alors, vu que tu te fiches de ce qui pourrait t’arriver, même avec tout ce grabuge en ville ? »

Je me mis à le tutoyer sans m’en rendre compte, mais c’était pas plus mal. Allais-je l’ennuyer encore une fois, ou est-ce qu’il allait répondre à mes paroles ? Bah, du moment que je pouvais m’occuper, le reste m’importait peu.


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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptySam 23 Juin - 19:22

Il faisait de plus en plus sombre… C’était quelque chose à voir, Londres, plongée dans la nuit, tout aussi splendide que terrifiant. Et bien que le ciel se voilait de sombres nuages, la température ne se rafraichissait pas, l’atmosphère se faisait plutôt chaude et lourde. Un frisson inexpliqué me parcouru alors, remontant le long de mon dos, une sensation bizarre pris place alors en moi. Ce n’était point de la peur, juste quelque chose de pesant, voir oppressant, une sensation exacte à celle qu’on ressent quand l’on est fixé. Faisant quelques pas, l’envie dissimulée, bien que grisante de déambuler dans les sombres ruelles se fit de plus en plus importante, me faisant totalement oublié cette désagréable sensation qui persistait. Passant la main sur les habitations de pierre aux allures gothiques, observant l’architecture, comparant par celles que je connaissais déjà, qui dates de plusieurs siècles et appréciant au combien leur évolution, ils semblaient changer pour s’embellir de plus en plus… rien de plus normal, l’humain semble être à la recherche de la perfection, un mot qui n’a cependant aucun sens pour moi.

Je continuai d’errer entre les ruelles, quand de légers bruits attirèrent mon attention. De faibles frottements contre la pierre des édifices m’entourant, une légère respiration, puis, des bruits de pas. Je lâchai un soupire, il fallait maintenant que je me résigne à la solitude du moment qui était pourtant si agréable. J’espérais que ce parasite n’était qu’un simple passant, pressé de rentrer chez lui et qui hésité à avancer à cause de la présence d’un visage inconnu sur son chemin, mais tous mes espoirs devinrent néant quand j’entendis tinter ce ton moqueur :

- Hé, comme on se retrouve ! Tu m’as sèchement répondu tout à l’heure, alors que je ne voulais rien de mal … Tu sais que c’est pas sympa de parler comme ça aux autres, hm ?

Me retournant vers l’individu qui venait de me parler, non, plutôt de me provoquer, j’eu la déplaisante surprise de retrouver le visage du gamin de tout à l’heure. Il était tenace et il n’avait pas froid aux yeux, ou alors était-il tout simplement inconscient, j’en n’eu guère l’impression. L’hypocrisie présente sur son visage me désespéra encore plus. Un simple humain voulait donc s’amuser d’un démon ? C’était pourtant une grave erreur, bien heureusement pour lui, je n’étais pas comme mes congénères, bêtes insatiables, dévorant toute âmes à porté de main. Toujours tête baissé, fixant le sol, ne cachant point le fait que j’étais dérangé par sa présence du au froncement de sourcil et ma mine agacée collée à mon visage, je m’apprêtai à lui répondre quand il continua son monologue, m’interrompant dans ma lancée :

- Que fais-tu ici en pleine nuit alors, vu que tu te fiches de ce qui pourrait t’arriver, même avec tout ce grabuge en ville ?

Agaçant, il m’agaçait avec toutes ses questions auxquelles il ne me laissait même pas le temps de répondre. Je leva les yeux au ciel évitant toujours de fixer ce gamin qui semblait m’importuner intentionnellement :

- On se retrouve, on se retrouve oui, mais j’espère bien que c’est la dernière fois. Marmonnais-je pour moi-même, inspirant profondément je continuai, parlant normalement et assez fort pour qu’il m’entende cette fois ci :

- Primo, mon cher, je sais très bien que ce n’est pas « sympa » de répondre sèchement aux autres, mais entre toi et moi, je m’en fiche royalement. Segundo, ce que je fiche ici ? C’est tout simple, je me balade, je n’ai pas le droit ? Je ne suis pas comme ces hommes qui restent cloitré chez eux ayant peur de se faire couper la gorge pour le peu d’argent qu’ils ont dans leur poche. Tertio, au revoir, je préfère être seul pour errer dans les quartiers et toi tu devrais retourner chez toi vite fait, c’est durant la nuit que tu as le plus de chance, ou plutôt de malchance pour qu’un type aux mauvaises intentions –devines lesquelles- t’emmène dans une ruelle sombre, surtout avec un joli minois comme le tient. Et puis on t’as jamais dit de ne pas parler et suivre les inconnus ? M’enfin, sur ce…

Je le tournai alors le dos, reprenant ma marche, espérant sincèrement qu’il me laisse tranquille. Mais vraiment, ce gamin est bizarre, je n’ai pas peur de la mort, vu que je le suis déjà et de toute façon mon agresseur n’aurait aucune chance, mais lui… Il pourrait facilement se faire couper la gorge, alors pourquoi trainait-il toujours dehors à cette heure-ci, en étant parfaitement conscient de ce qui pourrait lui arriver ? Et pourquoi suivait-il le parfait inconnu que j’étais ? Vraiment bizarre et intriguant… Mais bon, moins je le voyais, mieux je –semblais- me porter. C’est sur cette dernière pensé parasite que j’accélérai le pas, me rendant compte qu’il faisait maintenant nuit et que seule la lune fournissait la lumière suffisante pour se repérer dans le noir omniprésent.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyJeu 5 Juil - 13:20

Il commençait vraiment à faire sombre maintenant. Il n’y avait que la lune qui éclairait, on y voyait tout de même quelque chose, mais pas très distinctivement. En tout cas, ce que je voyais … C’était l’agacement présent sur le visage de l’homme encore inconnu devant moi. Je l’ennuyais tant que ça ? Bien, très bien, il n’y avait rien de mieux. De toute façon, tant qu’il ne répondait pas, je resterai là. Vous allez dire, je suis du genre énervant, très énervant, mais ce n’est pas par l’avis des autres que je changerai mon comportement, oh loin de là. Il faut bien un peu de tout dans ce monde de fous.

« - Primo, mon cher, je sais très bien que ce n’est pas « sympa » de répondre sèchement aux autres, mais entre toi et moi, je m’en fiche royalement. Segundo, ce que je fiche ici ? C’est tout simple, je me balade, je n’ai pas le droit ? Je ne suis pas comme ces hommes qui restent cloitré chez eux ayant peur de se faire couper la gorge pour le peu d’argent qu’ils ont dans leur poche. Tertio, au revoir, je préfère être seul pour errer dans les quartiers et toi tu devrais retourner chez toi vite fait, c’est durant la nuit que tu as le plus de chance, ou plutôt de malchance pour qu’un type aux mauvaises intentions –devines lesquelles- t’emmène dans une ruelle sombre, surtout avec un joli minois comme le tient. Et puis on t’as jamais dit de ne pas parler et suivre les inconnus ? M’enfin, sur ce… »

Avant de dire ce long discours, il avait eu l’air de marmonner quelque chose, mais je n’ai pas entendu. Enfin, je n’allais pas chercher ce qu’il avait pu dire non plus, je m’en fiche totalement pour tout dire. Il pouvait dire tous les mots du monde, je n’en prendrai pas totalement conscience, ayant d’autre choses à penser que ça. Il avait l’air tellement agacé … et moi, ça m’amusait beaucoup. Enfin une personne qui s’exaspérait après seulement quelques minutes à me parler. Cette personne m’intriguait plus que les autres, enfin après quelques exceptions.

Pour de vrai, je n’avais pas bien écouté, et saisi ce qu’il avait dit, je pensais trop à ce moment-là. Tout ce que j’ai retenu, c’est qu’il se fichait bien de tout ce que je pouvais lui demander. Pourtant, je ne voyais pas en quoi mes questions pouvaient énerver ainsi quelqu’un, vraiment. Ce n’est pas comme si je me moquais de lui, ou que je disais n’importe quoi. Parce que dire n’importe quoi, c’est vrai, ça agace beaucoup les autres. J’en ai la preuve, enfin beaucoup de preuves d’ailleurs … enfin, passons.

Il était parti, plutôt il était en train de s’éloigner, parce que je le voyais encore un peu. Bien que la nuit s’était déjà installée, voilant la ville de son manteau noir, la lune seule qui éclairait. Il n’y avait pas un bruit, seuls les bruits de pas de l’homme qui s’éloignait de plus en plus se faisaient entendre, résonnants sur les pavés de la ruelle. Bon, qu’est-ce que je faisais ? Je le suis à nouveau, ou je pars d’un autre côté ? Bon, réfléchissons … Nan, je vais le suivre encore un peu, juste pour l’embêter un peu plus.

C’est donc ce que je fis, je me mis de nouveau à le suivre, suivant ses pas. Je marchai tout de même un peu plus vite, essayant de le rattraper à la marche, il allait tout de même entendre mes pas cette fois-ci ? A part s’il faisait le sourd exprès, car j’ai remarqué qu’il n’avait pas aimé être dérangé tout à l’heure. Dérangé à nouveau en fait. Il était plutôt solitaire dans son genre, et donc je devrais plutôt le laisser tranquille, hm … ? Mais bon, ce n’est pas mon genre de laisser les gens seuls, voyons.

« - Tu crois que je vais m’en tenir à tes paroles ? C’est pas comme si j’allais écouter un « inconnu » comme tu le dis si bien, et que je vais rentrer comme ça, loin de là. »

C’était vrai en plus. Ce n’est pas ce genre de personne qui peut me dire ce que je dois faire. Se prenait-il pour mon père ? Nan mais franchement, je suis peut-être agaçant, mais là, ce n’est pas entièrement de ma faute. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait même pas l’air de m’écouter. Il ne s’arrêtait même pas et continuait de marcher. Ça m’énervait ça, oui. Je parle aux gens, je les énerve, c’est un fait, mais qu’on fasse comme si je n’étais pas là … Je ne pouvais pas supporter. Je m’approchai alors de lui à grands pas, de sorte de le rattraper. Maintenant juste derrière lui, je le saisi par une épaule, passant mes bras autour de lui, posant l’une de mes mains sur son torse, plus précisément sur l’endroit où se trouvait son téton. Je passais lentement ma main dessus à travers les vêtements, le titillant légèrement, tout en approchant mes lèvres de son oreille, de sorte qu’il m’entende bien.

« - Ne fais pas semblant de ne pas m’entendre avec ton air de celui qui se fiche de tout … Et tu sais, ça ne sert à rien de partir à chaque fois, je te retrouve toujours alors. »

Je rigolais légèrement, me demandant quelle sera sa réaction. Peut-être allais-je regretter tout cela, ou pas. Au moins là, il était obligé de me répondre, au lieu de faire comme s’il ne m’entendais pas, comme si je n’existais pas. Et puis ce n’était pas comme s’il y avait plein de monde autour de nous, à écouter ce qu’on pouvait dire. Il n’y avait personne, donc parlons librement, my dear.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyDim 8 Juil - 19:27

Et je lui avais une nouvelle fois tourné le dos, continuant mon chemin, en espérant retrouver le calme présent avant son retour. Mais ce fût, non sans mécontentement que j’entendais les pas légers du jeune résonner derrière moi. Et après on s’étonné que je n’aime point sortir, c’est bien pour ça ! Les gens sont parfois trop collants, mais lui bien plus que d’ordinaire. Il me faisait pensé à ces clochards qui vous harcelait pour une petite pièce, voir vous suivre jusqu’à votre demeure pour vous demander de les abriter une nuit ou deux… non, il était trop bien habillé pour être l’une de ces personnes. Et bien que je continuais à avancer, tel le parasite qu’il était, il continuait à me suivre. L’ignorer, l’ignorer était la seule solution. Il finirait bien par se lasser, c’était sur même. Et si jamais il continuait, je retournerai chez moi et lui claquerais la porte au nez. Il ne restera sûrement pas toute la nuit devant le pas de ma porte. M’engagent dans une ruelle, bien plus étroite que les autres, j’entendais toujours ses pas, agaçant, bien que cela m’intéressait de savoir combien de temps il allait me suivre si je l’ignorer :

« - Tu crois que je vais m’en tenir à tes paroles ? C’est pas comme si j’allais écouter un « inconnu » comme tu le dis si bien, et que je vais rentrer comme ça, loin de là. »

Je fis la sourde oreille, levant les yeux au ciel, mais ça il ne pouvait le remarquer, j’étais dos à lui, lui offrant tout le loisir du monde pour m’attaquer, bien que cela m’étonnerais grandement qu’il le fasse. Certes c’était vrai, pourquoi donc écouter un inconnu ? Qui pourtant vous dit ce qu’il y a de mieux à faire pour ne pas se retrouver nu et troué de toutes parts ou bien la gorge lacérée, sous le London Bridge ? C’est vrai quand on est une tête brûlée on écoute personne et on préfère jouer avec le feu. L’option « chercher un type louche puis le laisser entre ses mains » me paraissait de plus en plus attirante tout d’un coup. Ca lui apprendra peut être une chose ou deux. Ah j’avais confiance, il saoulera tellement ce pauvre homme qui sera son agresseur que ce dernier laissera tomber de peur à ce qu’il le suive jusqu’en enfer. Soudain, une main qui se posa sur mon épaule me sortit de mes pensées, puis je me glaçai instantanément quand il passa ses bras autour de moi. Je retins avec difficulté un frisson de… dégoût ? Quand il passa doucement sa main sur mon torse, faisant s’en doute exprès de la frotter contre un point sensible. Enfin, le comble de tout fût quand il porta ses lèvres près de mon oreille, son souffle caressant doucement ma peau quand il chuchota d’une voix basse :

« - Ne fais pas semblant de ne pas m’entendre avec ton air de celui qui se fiche de tout … Et tu sais, ça ne sert à rien de partir à chaque fois, je te retrouve toujours alors. »

Il rigola de nouveau, de son rire si énervant et pourtant agréable à l’oreille. Il ne me lâchait toujours pas et je ne supportais pas les contactes physiques ou plutôt disons que je n’étais pas habitué. Pour qui se prenait se gamin pour me toucher de cette façon d’ailleurs ? Pris d’un élan de colère, je le repoussai vivement et bien assez fortement pour qu’il me lâche et qu’il fasse quelques pas en arrière, vacillant. La solution de l’ignorer ne semblait ne pas fonctionner apparemment, et d’après ses dires, si je ne fait rien il continuera surement à me suivre. Le tuer ? Sûrement pas, autrement je serai encore plus ennuyé que je ne le suis déjà ! De plus bien qu’étant coléreux, je n’étais pas spécialement violent. Soupirant soudainement, je me retournai vers lui, les sourcils froncés et la mine figé dans une expression irritée. Le poussant violement contre le mur des habitations, je frappai avec force mon poing contre la pierre, près de sa tête, essayant d’évacuer vainement ma colère. Puis je le regardai de haut, le surplombant de ma carrure :

« - Dis-moi ce que tu veux à la fin ! Si tu voulais m’énerver, tu as réussi alors tu peux te barrer ! Si tu cherche la mort, ça ne sera sûrement pas avec moi que tu le trouveras ! De l’argent ? Ou peut-être autre chose à en croire tes provocations de tout à l’heure ? »

Je le fixai, toujours avec la même expression, aboyant mes mots sous la colère, figeant mon regard sur lui, sans pour autant le regarder. Un nouveau soupire sonore, les traits de mon visage se relâchent alors pour le dévisager dans la pénombre, essayant d’y discerner un quelconque sentiment, de la peur ? De l’amusement ? Ou autre chose d’indéchiffrable ? J’attendais patiemment qu’il réagisse, saisissant son épaule pour le plaquer plus fortement contre le mur, le regard toujours noir.
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Shu Mikaze
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[Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  Vide
MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 13 Juil - 8:24

A faire la sourde oreille, on en paye les conséquences. Conséquences ? Ce n’est peut-être pas le meilleur mot pour qualifier le fait que je ne lâchais pas les personnes de ce genre. Cela peut-être lourd, de supporter une personne comme moi, à être suivi et épié sans arrêt. Mais je m’en fichais d’autant plus que j’aimais embêter mon monde. Les gens pouvaient bien penser ce qu’ils veulent, dire ce qu’ils veulent, ou bien faire ce qu’ils veulent, ça m’étais parfaitement égal. C’est pour cela que je continuai d’asticoter ce parfait inconnu, que j’avais rencontré il y avait à peine … non en fait je n’avais pas compté depuis combien de temps, je ne peux pas dire. Mais pas depuis bien longtemps, du moins … pour moi, c’était passé très vite.

Oui, très vite, aussi vite que de m’être fait repousser alors que j’étais perdu à moitié dans mes pensées. Quoi, n’avait-il pas aimé, c’était cela ? Je le regardais sans rien dire, toujours avec la même expression sur mon visage. Je ne rigolais plus du moins, mais mon sourire n’avait pas quitté mes lèvres. Qu’allait-il faire à présent ? Partir, encore, croyant me laisser et que je ne le suivrais pas ? Je pense, s’il était un petit peu intelligent, qu’il avait compris que je le suivrais encore et encore. Enfin, j’avais juste l’impression qu’il était un petit peu énervé. Un petit peu ? Que dis-je, nan plutôt très énervé.

Il se retourna alors après un gros soupire, avec un air très mécontent. Ah bah je l’aurai parié. Sans que je puisse faire quoi que ce soit, réagir ou autre, il me poussa vers l’habitation qui se trouvait derrière moi, me plaquant contre le mur de celui-ci. Oui, je l’avais plutôt bien agacé sur ce coup. Plus que je ne le pensais, mais bon. Je ne pouvais pas prévoir la réaction de chacun, c’était bien moins évident d’ailleurs. Cependant, sur ce coup, mon sourire disparu totalement, non je n’avais plus d’expression, mon regard figé sur cet homme debout devant moi, me surplombant. Je n’avais pas remarqué avant, et je n’en avais pas trop eu l’occasion mais, il était plus grand que moi. J’étais obligé de lever les yeux pour le regarder … Je détestais ça.

« - Dis-moi ce que tu veux à la fin ! Si tu voulais m’énerver, tu as réussi alors tu peux te barrer ! Si tu cherche la mort, ça ne sera sûrement pas avec moi que tu le trouveras ! De l’argent ? Ou peut-être autre chose à en croire tes provocations de tout à l’heure ? »

Je réfléchissais. A vrai dire, je n’avais pas vraiment de réponse à sa question. Je ne le savais pas moi-même, le pourquoi je suivais cet homme, dont je ne savais rien du tout. A part le fait qu’il s’irritait vite, je ne connaissais rien de lui. Ni son identité, ni ce qu’il faisait, ni où il habitait, rien du tout. Alors pourquoi je le suivais donc ? Je cherchais en vain, mais rien ne me vint à l’esprit comme réponse. J’étais juste là à vouloir l’embêter, car je n’avais rien d’autre à faire. Je me contentais donc de le regarder, ayant les sourcils légèrement froncés, mon sourire totalement absent de mon visage. Devrais-je avoir peur devant un homme tel que lui ? Par rapport à lui, je ne faisais pas bien le poids, ça se voyait, et puis j’en étais parfaitement conscient. Il était plus grand que moi, et paraissait bien plus fort aussi. Un autre que moi, me ressemblant, aurait peur, sûrement. Seulement moi, la peur ne venait pas, elle était absente, et ça depuis bien longtemps. J’étais totalement impassible, le fixant toujours depuis tout à l’heure. Et lui faisait de même. Seulement, son expression agacée s’était un peu dissipé, bien qu’elle était toujours présente sur son visage. Me dévisageant, que cherchait-il ? Une pointe de peur associée à de l’angoisse peut-être ? Désolé, mais ce n’était pas sur mon visage qu’il allait en trouver. Je n’avais pas éprouvé ces émotions depuis bien longtemps, du moins, cela remonte à longtemps, pour moi.

« - Mes provocations ? Où vois-tu des provocations toi ? Franchement, je ne vois pas du tout de quoi tu peux bien parler. »

Un léger sourire en coin pour dire ces mots, à la fois rieurs et hypocrites. Je sais que, en répondant cela, ça ne pouvait qu’empirer les choses. J’en étais parfaitement conscient. Mais cela m’amusait fortement. Lui, il avait l’air agacé, moi, j’étais amusé. Nous étions totalement opposés par les caractères et les émotions. Des choses si différentes … je vois pourquoi on ne pouvait pas bien s’entendre, sur certaines choses. Je soupirai alors soudainement, le regardant dans les yeux, ces derniers remplis d’agacement. Je repoussais sa main qui me tenait par l’épaule, me laissant plaqué et collé contre le mur.

« - Et puis ce n’est pas entièrement de ma faute aussi, c’est toi qui fais ton solitaire alors qu’au début, je ne te voulais rien, de spécial du moins. »

Je disais un peu n’importe quoi. Je ne savais pas quoi répondre en réalité, car je n’avais pas de réponse à sa question. Du moins une réponse qu’il attend. Que dire que faire maintenant … je crois que … je suis dans de beaux draps.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyJeu 19 Juil - 23:49

Fichtre ! Le gosse restait totalement impassible face à ma fureur, ce qui m’énervait encore plus. N’avait-il rien d’autre à faire que me dévisager bêtement ? On lui avait coupé la langue pendant que j’avais le regard ailleurs pour qu’il ne puisse pas répondre à ma question ? Je l’espérais bien, au moins il n’allait plus déblatérer ses phrases si agaçantes ! Attendant une réponse au plus tôt, je resserrai ma prise sur son épaule frêle, rapprochant infiniment mon visage du siens, comme si j’attendais à ce qu’il allait chuchoter quelque chose. Toujours aucune réaction… Peu à peu je reprenais mon masque peint de colère et d’exaspération profonde. Soudain un léger sourire, espiègle, voir plutôt pervertit d’hypocrisie fit place sur les lèvres du jeune :

- Mes provocations ? Où vois-tu des provocations toi ? Franchement, je ne vois pas du tout de quoi tu peux bien parler.

Plusieurs émotions défilèrent ; la surprise, l’incompréhension, l’ennui, l’exaspération, la colère, puis… un regard noir braquait sur lui. Cet… humain, se jouait entièrement de moi et pour couronner le tout, cela semblait lui apporter une grande satisfaction à en juger par son sourire qui s’élargissait plus la fureur montée en moi. Il ignorait de quoi je voulais parler ? Oh et pourtant, on pouvait bien appeler ses gestes… déplacés« provocation ». D’ailleurs, c’était bel et bien le mot juste et ce, dans tous les sens du terme. Le bougre jouait simplement l’ignorant, cherchant à me faire encore plus fulminer. Et bien que parfaitement conscient de cela, je tombais pleinement dans le panneau. Soudainement, il soupira, coupant court à mes pensées à son égard, s’ennuyait-il ? Allait-il enfin arrêter de me provoqué et de jouer avec mes nerfs ? Non, je me fourvoyé grandement, son sourire impertinent était toujours collé à ses lèvres et une certaine chose dans son regard qui me fixait, me disait qu’il était loin d’en avoir fini avec cela. Me crispant, attendant avec réticence ce qu’il allait encore me sortir, je ne remarquai même pas qu’il avait repoussé ma main qui tenait fermement son épaule :

- Et puis ce n’est pas entièrement de ma faute aussi, c’est toi qui fais ton solitaire alors qu’au début, je ne te voulais rien, de spécial du moins.

Ne réfléchissant même pas, l’adrénaline parcourant à plus en plus forte dose dans mes veines à ses mots, je répondis du tac au tac, la voix devenant bien plus roque sous la colère :

- Pas entièrement de ta faute ? Parce que tu veux dire que c’est aussi en partie de ma faute que tu me colle depuis tout à l’heure ?! Je crois que je rêve ! Oui je suis solitaire, oui je suis asocial et alors ? Tout ce que je te demande c’est d’arrêter de me suivre ! D’arrêter de me causer ! Et c’est en partit de ma faute que tu es encore là, devant moi, à t’amuser à me faire fulminer ? Non mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité dis moi !

Je frappai violemment le mur, à proximité de sa tête, faisant légèrement craqueler la pierre, puis je restais là, le visage à seulement quelque centimètre de lui. Enfin peu à peu, la rage s’évacua, mon expression devînt dépitée tandis que je reculais. Mais tout ceci n’avait simplement aucun sens ! C’était quelque chose de si dérisoire… alors pourquoi m’emporter comme cela pour un simple gamin qui chercher juste de la distraction ? Décidément tout ce manège ne rimait à strictement rien. Je me sentais… idiot. Lui envoyant un dernier regard noir, à cause de ma fierté mal placée, je me retournai, reniflant bruyamment avec dédain. Puis instinctivement, j’allumai une nouvelle cigarette, cette drogue humaine, j’avais besoin de cela pour apaiser mon esprit tourmenté. Jetant l’allumette à terre, je la piétinai pour évacuer les dernières pulsions violentes en moi, puis je me mis à reprendre ma marche, soupirant fortement :

- Fait ce que tu veux le mioche, suis-moi, parles-moi, part, je n’en aie que faire maintenant. Juste, que je te dise : tu es le premier à m’énerver pour si peu. Ah ! Mais surtout, ne prend pas ça pour un compliment, c'est tout le contraire.

M’éloignant peu à peu de lui, j’empruntai le chemin qui menait à la Tamise, loin d’être prêt à renoncer à cette balade nocturne, il fallait que je continu à me détendre un peu après ce qui venait de ce passer. Puis quelque chose revint dans mon esprit. Une expression gênait teinta mon visage, tandis que j’essayais tandis bien que mal à la cacher derrière un rictus de dégout alors que je me retournai une nouvelle fois vers le mioche :

- Ah.. hem… Au fait, s’il te plait, évite de me toucher une nouvelle fois ! Dis-je avec difficulté tentant d’emplir ma voix de rancœur.

Oui j’avais une certaine fierté. Mais aussi, je n’étais que très peu habitué aux contacts physiques et je préférais les éviter à tout prix, mais ce dernier point, je me gardais bien de le dévoiler à mon vis-à-vis.

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Shu Mikaze
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyLun 23 Juil - 17:16

Allais-je trop loin dans la provocation ? Etais-je déjà allé trop loin ? Je me disais, que cela m’importais peu, voire même pas du tout. Tout ceci n’était que de l’amusement, de la distraction, rien de plus … que ça. Mais ça, il n’y avait que moi pour qui c’était vrai. Le blond en face de moi, ne devait pas être … comment dire … du même avis que moi. Je devais avouer qu’entre les provocations, les airs hypocrites et tout le tralala, il n’y avait rien pour prouver que je m’amusais juste. Seulement, même si j’avais déjà fait ce genre de choses à d’autres personnes, jamais je ne m’étais retrouvé dans cette situation. Jamais personne ne s’était irrité à ce point. Pourtant, j’avais fait comme d’habitude, je n’avais rien changé ou quoi que ce soit. Pour ainsi dire, le problème ne venait aucunement de moi, mais il venait de mon interlocuteur, ce dernier pleinement agacé, oui. Je ne savais plus quoi faire à ce moment-là, je laissais donc le temps passer, le scrutant du regard, décrivant la plus infime des émotions qui apparaissaient sur son visage. Après mes dires, il reprit ses airs agacé et exaspéré, sûrement à cause de ce que je lui avais dit. Je ne m’étais pas foulé pourtant, les premières choses qui m’étaient venus à l’esprit et voilà. J’attendais juste de voir ce qu’il allait répondre, pensant bien qu’il n’allait pas rester planté là à me dévisager de son regard, noir pour ainsi dire.

« - Pas entièrement de ta faute ? Parce que tu veux dire que c’est aussi en partie de ma faute que tu me colle depuis tout à l’heure ?! Je crois que je rêve ! Oui je suis solitaire, oui je suis asocial et alors ? Tout ce que je te demande c’est d’arrêter de me suivre ! D’arrêter de me causer ! Et c’est en partit de ma faute que tu es encore là, devant moi, à t’amuser à me faire fulminer ? Non mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité dis moi ! »

Il avait dit tout cela d’une traite, sans même s’arrêter. La colère était revenue, plus forte que tout à l’heure. Quoi, il n’était pas du même avis que moi ? Tant pis pour lui, je ne disais que ce que je pensais, s’il n’était pas content, c’était son problème. Un coup frappant le mur me sortit aussitôt de mes pensées que j’avais à peine commencer. Un coup de poing à en faire craqueler le mur … Je pense qu’il était largement en colère non ? Il me regardait toujours, son regard noir s’intensifiant, son visage proche du mien à quelques centimètres, que dire … Cela me donnait encore plus l’envie de le mettre à bout, de le voir s’enrager du pot de colle que je pouvais être. Je ne disais rien pour autant, ne faisant que penser, mon regard fixé sur l’homme, tandis que celui-ci reculais. A quoi pensait-il à présent ? À comment se débarrasser de moi, comment arriver à défaire l’emprise que j’avais sur lui à présent ? Il pouvait toujours chercher, à vrai dire, rien ne pourrait me faire changer d’avis. Rien. Vraiment rien.

Il me lança un dernier regard, toujours et encore noir, comme tout à l’heure, puis se retourna, étant maintenant dos à moi. Je ne bougeai toujours pas, l’observant. Il jeta alors une allumette à terre, l’écrasant, la piétinant, n’en faisant que des infimes miettes. J’en déduisais qu’il avait allumé une cigarette ou quelque chose dans le genre, car je ne voyais pas ce qu’il faisait. Puis, il commença à repartir, et m’adressa la parole tout en reprenant sa marche.

« - Fait ce que tu veux le mioche, suis-moi, parles-moi, part, je n’en aie que faire maintenant. Juste, que je te dise : tu es le premier à m’énerver pour si peu. Ah ! Mais surtout, ne prend pas ça pour un compliment, c'est tout le contraire. »

Mais comment … COMMENT ne pas prendre cela pour un compliment ? Franchement, peut-être pour lui c’était tout le contraire, mais pour moi, s’en était bel et bien un. Un comme jamais on ne m’en avait fait auparavant. J’en oubliais même le fait qu’il m’ait traité de mioche. Je n’étais pas un gamin pourtant … Je pouvais être sérieux, quelques fois …

« - Ah.. hem… Au fait, s’il te plait, évite de me toucher une nouvelle fois ! »

Il s’était retourné pour me dire ces mots, mots qui étaient une demande. Quoi, n’aimait-il pas que je le touche ? C’est bien dommage, pour lui. Mais je pense qu’il avait un problème ; me dire avant que je pouvais ce que je voulais, et ensuite me dire que je n’avais pas le droit de le toucher … Il faudrait savoir. Un coup ci un coup ça, si on continue comme ça, on n’en finira jamais. Et puis qu’est-ce qui lui disait que j’allais me tenir à sa demande et ne plus le toucher ? De toute façon, je me mis à le suivre à nouveau, j’avais le droit, il me l’avait dit. J’avais toujours un léger sourire sur mon visage, suivant les pas de l’inconnu devant moi. Il se dirigeait vers la Tamise, j’y étais allé une ou deux fois, je crois … Je ne m’en rappelle plus. Mais ce n’était pas le problème pour le moment.

« - Dis, comment tu fais pour t’énerver aussi vite, hm ? »

Je le suivais toujours, un léger et fin rire me prenant, je voulais l’embêter. Je vous encore plus le faire enrager, je voulais voir jusqu’où il pouvait aller. Jusqu’où sa colère irait à m’avoir dans les pattes. Oui j’étais pot de colle, oui j’étais agaçant, oui je me fichais de ce que les autres pouvaient penser à mon égard. Oui j’étais peut-être un tantinet inconscient ce soir, mais j’en étais parfaitement conscient.

« - Ah au fait, ne t’en fais pas, je vais te suivre encore et encore, car je sais que tu aimes que je te colle comme ça. »

Je ne m’arrêtais pas, je disais les premières choses qui me venaient à l’esprit. Ma manière de parler toujours aussi hypocrite et un tantinet moqueuse, faisait de moi un gamin. Oui je devais l’avouer, j’étais un gamin, un éternel gamin qui ne changera pour rien, rien au monde.

« - Et pour en revenir à tout à l’heure, oui c’est en parti ta faute tout ça, si tu n’étais pas parti la première fois, je ne t’aurais pas suivi ainsi. Après si tu ne veux pas en tenir rigueur, c’est ton problème. »

J’exagérais peut-être la chose, à remuer le couteau dans la plaie comme on le dit souvent. Seulement je n’avais pas l’envie de lui dire que je le suivais car il m’intéressait, psychologiquement parlant. Peut-être il le saura tôt ou tard, si l’envie me prend de lui dire.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptySam 28 Juil - 14:39

Me retournant, je repris ma marche vers la Tamise, enfouissant mes mains dans mes poches, lasse. Il faisait toujours aussi lourd, mais je m’en souciais guère, de toute façon, se rapprocher de l’eau rafraichirait un tant sois peu l’atmosphère. Continuant à marcher, sans me soucier énormément du gamin qui me suivait, je finissais tranquillement la cigarette que j’avais en bouche, jusqu’à ce que mon adorable compagnon de marche, daigne à nouveau ouvrir la bouche :

- Dis, comment tu fais pour t’énerver aussi vite, hm ?

Je mordis violement le poison que j’avais dans la bouche avant de le laisser tomber sur le sol, n’y prêtant pas de grande attention, en entendant son léger rire. M’énerver aussi vite ? Ne lui ais-je pas déjà dis que je n’aimais les gens ? Il avait la mémoire courte. Un même question me brûlait les lèvres, comment faisait-il pour être aussi énervant ? Mais je me retins bien de lui dire, sachant que ça partirait pour une nouvelle discutions qui m’énerverais encore plus. Il ne faisait que me provoquer, grand insouciant qu’il était, mais ce n’est pas ce qu’il l’empêché de continuer :

- Ah au fait, ne t’en fais pas, je vais te suivre encore et encore, car je sais que tu aimes que je te colle comme ça.

A l’entente de ces mots, je lâchai un long et profond soupire, désespérant… C’est sûr on ne pouvait pas rêver meilleure compagnie que celle d’un gamin collant, provocateur et par-dessus le marcher ; qui m’étais totalement inconnu. Enfin, ce n’était pas si terrible, si ? J’aurais pu tomber sur pire… enfin je crois. Après mûre réflexion ; non ça ne pouvait pas être pire. S’il continuait à essayer de m’énerver ainsi, je savais pertinemment que j’étais capable de faire quelque chose que j’allais regretter amèrement, après tout je restais un démon et… mes émotions étaient quelque peu instables… Je pestai légèrement entre mes dents, quand le mioche recommença à déblatérer, sans doute, les premiers propos qui lui passait par la tête :

- Et pour en revenir à tout à l’heure, oui c’est en parti ta faute tout ça, si tu n’étais pas parti la première fois, je ne t’aurais pas suivi ainsi. Après si tu ne veux pas en tenir rigueur, c’est ton problème.

Prenant une profonde respiration pour essayer de contenir le peu de colère qui commençait à remonter, je réfléchissais aux propos que j’allais lui sortir, peut être trouverais-je quelque chose qui lui clouerait le bec une fois pour toute ? Ah… C’était beau de rêver mais bon. Je me retournai légèrement vers lui, un léger sourire tout aussi hypocrite que le son de sa voix collé au visage :

- Ouais c’est mon problème et il semble que j’en paye déjà le prix fort, hein ? Enfin… pour tout dire j’avais pas du tout prévu que tu sois aussi saoulant, un gars normal aurait repris tranquillement son chemin et aurait jeté l’éponge, tu ne crois pas ?

En regardant de nouveau devant, je m’aperçus bien vite qu’on était arrivé à la Tamise, regardant l’eau coulait tranquillement, je me disais que le jeter dedans serait peut être la bonne solution pour se débarrasser de lui, il devait savoir nager non ? Je me giflai mentalement, il partirait bien tout seul au bout d’un moment… enfin je l’espérais grandement. De toute façon, bien que je ne voulais pas me l’avouer, ce gamin m’intéressait, j’avais énormément de question à son sujet. Puis quand je m’appuyai contre le muret de pierre qui bordait l’eau, l’une d’elle franchis naturellement mes lèvres, tandis que je fixais les bateau flotter tranquillement sur l’eau :

- Pour tout de dire, ce que j’aimerais savoir, c’est ; pourquoi tu me suis ainsi ? C’est dans tes habitudes d’harceler les inconnus peut-être ? Lâchais-je dans un léger rire. De toute façon, habitudes ou non, qu’est ce que ça pourrait t’apporter ? Je me le demande bien… Repris-je avec un peu plus de sérieux.

Je poussai une pierre du pied, la regardant tomber dans l’eau pour sombrer dedans petit à petit avec aucun espoir d’en ressortir. C’est l’impression que ça me donnait en restant près de lui. Plus je lui permettais de me coller, plus j’avais l’impression qu’il ne me lâchera plus… en espérant que j’avais tord.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 3 Aoû - 16:32

Je me demandais, combien de temps j’allais encore le suivre. Cela faisait bien un bon moment que je le pistais, bien que je ne sache pas combien de temps. Depuis combien de temps étais-je là, à vouloir asticoter cet inconnu ? Bien que c’était déjà le cas, il était énervé. Mais bon, cette question n’étais que passagère, ce n’était pas comme si le temps m’étais compté. Oh, loin de là. Ce serait tout de même le comble de tout. Non, j’avais tout mon temps, je n’étais pas pressé, et lui non plus. Enfin j’espérais, bien qu’il n’avait pas l’air de vouloir rentrer chez lui. A vrai dire, s’il faisait cela, il serait tranquille. Je ne le suivrai pas. Je pense. Je n’irai pas jusqu’à l’épier au pas de sa porte, toute la nuit, attendant le lendemain qu’il daigne ressortir de sa demeure. Pour ensuite recommencer à le saouler. Non, je ne ferai pas cela. Je ne me convainquais pas.

Il continuait de marcher, je continuais de marcher. S’il venait à ce que nous croisions d’autres personnes, ces dernières pourraient se poser des questions. Seulement, à première vue, je ne voyais personnes au loin, et puis c’était assez normal. Que feraient les gens en pleine soirée ? Enfin, devrais-je plutôt dire début de nuit, car il faisait bien noir maintenant. On y voyait tout de même quelque chose, grâce à la lune, bien que sa lumière n’était pas si lumineuse que cela. Je me tenais donc tout de même assez proche de cet homme devant moi, je n’avais aucune envie de le perdre de vue à cause du manque de lumière. Ce serait tout de même idiot comme raison, jamais ça ne m’étais arrivé, et jamais ça ne m’arriverai. Perdre de vue une cible, c’est comme perdre son temps. Avoir fait tout cela, et puis après plus rien ? Cela n’arrivera pas.

Il ne faisait que soupirer à l’entente de mes mots, mes phrases, pourrais-je dire, mes âneries ? Je disais n’importe quoi certes, mais ce n’était pas pour rien. J’avais des raisons de faire cela, n’est-ce pas ? Bien que même moi j’avais du mal à les trouver et les cerner. Devrais-je en arrêter là pour ce soir ? S’il venait à me poser une question sur les raisons de mes actions, je serai pris dans une impasse totale. Si je ne venais à ne répondre un mot, il me prendrait pour un pauvre gamin ne sachant que faire de son temps. Etais-je réellement comme cela ? Je venais à me remettre en question à propos de cela, mais … Mes réflexions attendront un peu. C’est alors que je la voix de cet homme devant moi me fit reprendre mes esprits, je le regardai alors. Un sourire hypocrite au visage il avait, cela me fit sourire également de la même façon.

« - Ouais c’est mon problème et il semble que j’en paye déjà le prix fort, hein ? Enfin… pour tout dire j’avais pas du tout prévu que tu sois aussi saoulant, un gars normal aurait repris tranquillement son chemin et aurait jeté l’éponge, tu ne crois pas ? »

Croyait-il vraiment qu’il était en train de payer le prix fort ? Etait-ce une blague ? Je n’en avais pas encore fini avec lui. Je ne faisais que commencer, c’était comme un échauffement avant de courir le marathon. Le meilleur –ou le pire, ça dépend du point de vue- restait à venir. Ooooh oui je sais, je n’étais pas un gars normal, et alors ? Avait-il un problème contre les gens anormaux ? J’espère que non, car il n’en avait pas fini à me supporter. Jamais on ne me verra jeter l’éponge comme il dit. A moins que j’en sois obligé ? Peut-être … Mais pour l’instant, ce n’était en aucun cas mon intention. Loin de là.

Nous étions arrivé au bord de la Tamise, je n’y étais jamais allé. Enfin, cet endroit ne me disait rien du tout. Etait-il déjà venu ici, lui ? Je lui poserai peut-être la question après, mais ce n’était pas trop le sujet de maintenant. Depuis ses derniers dires, je n’avais ouvert la bouche, préférant rester dans le silence pour le moment. Qu’attendais-je ? Je n’en savais rien. Je le regardai, nous nous étions arrêtés de marcher, lui s’étant appuyé sur le muret bordant le fleuve. Je restai à distance de lui, on ne savait jamais quelles réactions il pouvait avoir.

« - Pour tout de dire, ce que j’aimerais savoir, c’est ; pourquoi tu me suis ainsi ? C’est dans tes habitudes d’harceler les inconnus peut-être ? De toute façon, habitudes ou non, qu’est-ce que ça pourrait t’apporter ? Je me le demande bien… »

Sa dernière phrase fut sérieuse, tandis que les autres furent dites sur un ton légèrement amusé. Oh mais il ne le savait pas, mais je me posais les mêmes questions. Je ne savais pas moi-même le pourquoi je faisais cela. Etais-je un idiot ? Ne pas savoir pourquoi on fait tels actions, c’est comme si … nous n’étions pas nous-même ? Je ne disais rien, rien du tout, je ne faisais que l’observer un moment. Puis mon regard se détourna. Je ne pouvais pas répondre, qu’allais-je dire si je le faisais ? Je devais dire encore et toujours n’importe quoi, quelque chose d’impensable. Ou alors éviter la question, tout simplement.

« - Je sais que je suis saoulant, je sais que je ne suis pas « normal », mais dis-moi, qu’est-ce que ça peut te faire ? Si je te suis, c’est que j’ai mes raisons, et ces raisons, tu ne les sauras pas. Si tu étais dans mon cas, peut-être tu comprendrais, mais seulement, tu ne l’es pas. »

Oui, je disais cela d’une traite, sans réfléchir. Et tout cela n’était que foutaise. J’ai mes raisons, oui, mais celles-ci me sont inconnues. Je ne savais pas, je ne pouvais lui dire plus que cela. Que répondre d’autre ? C’était idiot. C’était imbécile. Mais il pouvait penser ce qu’il veut à mon sujet, cela m’importait guère.

« - Mais après tout, si tu veux réellement savoir, je pourrais tout de même te dire les raisons. Enfin, si tu me donnes des raisons convaincantes pour que je te donne plus de détails. »

Je ne pensais en aucun cas qu’il voulait savoir plus, après tout, pour lui j’étais un parfait inconnu, et il l’était pour moi aussi. Mais se pouvait-il que nous passions du stade d’inconnus à de vagues connaissances ? Cela serait intéressant, voire même très intéressant. On dit plus de choses à une connaissance qu’à un inconnu, n’est-ce pas ?

« - Dis-moi, je peux te demander ; comment tu t’appelles ? »

Je n’étais pas sûr qu’il allait me le dire, après tout … Qui voudrait donner son nom à celui qui vous piste pour une raison qui vous ait inconnue ? Mon regard se reposa alors sur lui, bien que lui son regard était fixé sur l’eau du fleuve. Ce que j’espérais, c’est que nous restions là, à quoi cela servait de marcher sans arrêt ? Et puis après tout, après avoir réfléchis, je pense avoir trouvé mes raisons.
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Sieghard Heiderich
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyJeu 23 Aoû - 22:53

- Je sais que je suis saoulant, je sais que je ne suis pas « normal », mais dis-moi, qu’est-ce que ça peut te faire ? Si je te suis, c’est que j’ai mes raisons, et ces raisons, tu ne les sauras pas. Si tu étais dans mon cas, peut-être tu comprendrais, mais seulement, tu ne l’es pas.

Un léger rire moqueur s’échappa d’entre mes lèvres, au moins il était conscient qui était saoulant, c’était déjà ça. Mais ce rire s’éteint très vite, qu’est-ce que le fait qu’il me suive me faisait ? J’étais censé « en avoir rien à foutre » après tout… Simple curiosité… Oui de la curiosité, c’était cela, après tout, les démons sont remplis de vices… Mais plus j’y pensais, moins j’étais convaincu. Puis pourquoi donc, le fait qu’il ne voulait pas me dire ses raisons, me faisait grincer des dents ? Et surtout pourquoi étais-je légèrement déçu quand je pensai que ce jeune homme avait été obligé à me suivre quand il avait dit « si tu étais dans mon cas » ? Non, non ! Je secouai vivement la tête pour chasser cette impression. Après tout je n’avais aucune raison d’être déçu qu’il soit potentiellement employé par quelqu’un pour me pister comme cela… Mais je n’eus pas le temps d’approfondir ma pensée qu’il enchaîna sur quelque chose de bien plus intéressent.

- Mais après tout, si tu veux réellement savoir, je pourrais tout de même te dire les raisons. Enfin, si tu me donnes des raisons convaincantes pour que je te donne plus de détails.

Des raisons convaincantes dit-il ? Mes raisons n’arrivaient même pas à me convaincre moi, donc c’était quelque peu raté pour lui tirer les vers du nez. Mais en y pensant, je pouvais toujours être convainquant… d’une certaine façon… Je fixai longuement l’eau au dessous de nos pieds, après tout qu’est-ce qui m’obligeait à réellement le faire ? Les menaces pouvaient toujours fonctionner. Et puis, même s’il n’avait pas froid aux yeux, vu ma carrure et la situation dans laquelle je pouvais le mettre, s’il était vraiment employé par quelqu’un, comme je le pensais, il pouvait facilement cracher le morceau. Un léger sourire s’afficha donc sur mon visage, tandis que je me retourné vers lui, toujours légèrement appuyé contre le muret, le fixant, jugeant la distance entre nos deux corps… Puis contre toutes attentes, il se remit à parler :

- Dis-moi, je peux te demander ; comment tu t’appelles ?

J’étais sûr que mon étonnement pouvait se lire sur mon visage malgré l’obscurité. Qui eût pensé qu’il me demande cela et dans de tels conditions ? Essayant tant bien que mal de reprendre une expression neutre, je commençai à m’approcher lentement de lui, faisant un pas en avant puis un autre. Après tout, si je lui révélé mon prénom, rien que cela, il serait peut-être plus apte à me parler. C’est vrai, on parle plus quand on se connaît légèrement plus, même si ce n’est que par le prénom… Avec un léger soupire, je relevai la tête pour le fixer avec un léger sourire en coin, n’arrivant pas à cacher une certaine satisfaction, malgré le fait que je ne savais pas du tout d’où cette dernière provenait :

- Tu peux m’appeler Sieghard… Commençais-je avec mon léger accent Allemand. Puis je fis un autre pas vers lui et me stoppai net, la question me brûlant la langue sans raison apparente. Et toi, tu te nomme comment, si je peux me permettre ?

Sans attendre la réponse je fis un autre pas en avant, me retrouvant nez-à-nez avec lui, avant de lui saisir le menton, le tirant légèrement en arrière tandis que je reculai de nouveau. Plantant mon regard dans le siens essayant d’y lire une quelconque émotion, de la peur, de l’amusement ou autre chose. Est-ce que dans le miens on pouvait lire le sarcasme de mon intention ? J’en doutais fortement, habituellement mes yeux étaient vide de toutes émotions. Mon dos buta soudainement contre le muret, rapprochant légèrement nos deux figures. Vu la proximité entre nos visages, je ne doutais guère que mon souffle lui caressait la peau, puisque le siens faisait de même. Puis un léger sourire empreint de sarcasme s’afficha sur mon visage.

Brusquement, j’échangeai nos positions, lui se retrouvant dos au muret qui bordait la Tamise. Mon sourire s’agrandi légèrement alors que j’appuyais mon corps contre le siens, le faisant presque dangereusement pencher en arrière :

- D’ailleurs, pour en revenir à ce que tu me disais tout à l’heure, à propos de savoir le pourquoi du comment tu me suis, j’aimerais reprendre tes mots… « J’ai mes raisons, et ces raisons, tu ne les sauras pas. Si tu étais dans mon cas, peut-être tu comprendrais, mais seulement, tu ne l’es pas. »… Cependant, je rajouterai que cela serait fort dommage que le cachottier que tu es tombe dans l’eau gelée de la Tamise n’est-ce pas ? Dis-je en me penchant légèrement plus en avant, attrapant fermement ses mains pour éviter toutes représailles, ou pire, qu’il ne tombe réellement à l’eau.

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Shu Mikaze
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyMar 28 Aoû - 20:10

Je me demandais bien à quoi tout cela mènerait. C’est vrai, à quoi bon m’acharner sur quelqu’un qui n’en avait que faire que je le suive ou non. Quelqu’un qui ne fait même pas l’effort de répondre à mes questions, quelqu’un qui passe son chemin sans prendre une quelconque attention à mon égard. C’est ce que je me disais. Du moins, ce sont les pensées qui me revenaient souvent lorsque je pistais les habitants de cette ville. Mais seulement, est-ce qu’en ce moment, je peux me poser ce genre de questions ? Oui, je m’acharne sur cette personne depuis un bout de temps déjà, mais seulement elle ne fait pas comme si elle n’en avait rien à faire. Cette personne répond, en autre, à mes questions. Cette personne ne passe pas entièrement son chemin, étant donné que là, nous nous étions arrêtés. Tout cela ne m’était pas du tout habituel, et je me sentais légèrement en incompréhension. Ma foi, laissons passer cela pour le moment, ce n’était pas la priorité.

Inconnus, nous sommes, cet homme et moi. Mais s’il répond gentiment à ma question, pourrions-nous passer de ce stade à "connaissances" ? Cela serait bien, je trouve. Mais seulement lui, vu ce que j’avais pu voir –pour le moment- de lui, allait-il bien vouloir me répondre ? Je devais avouer que j’avais quelques doutes quant à cela. Mais ne tirons pas de conclusions hâtives, même la chose la plus insoupçonnée peut arriver.

J’avais remarqué un léger étonnement lorsque je lui avais posé ma question concernant son nom, ce qui ne m’étonna pas de mon côté. A vrai dire, si j’avais été dans son cas, je l’aurai été tout autant. J’avais sorti ces mots dans de telles conditions que c’était très peu probable. Mais peut-être que cela pourrait accentuer sa réponse ? Je le regardai alors, depuis que je lui avais demandé cela, sans bouger. Lui, un léger air étonné toujours collé au visage, mais qui se dissipait peu à peu, s’approchait lentement de moi. Je ne bougeais toujours pas, je me contentais de le regarder, de remarquer les moindres faits et gestes de sa part. C’est alors qu’il daigna sortir quelques mots.

« - Tu peux m’appeler Sieghard… Et toi, tu te nomme comment, si je peux me permettre ? »

J’eu l’impression d’un léger accent étranger lorsqu’il m’avoua son prénom. Bien que je sois étranger moi-même, je n’étais pas très sûr de ma pensée, mais ne serait-ce pas de l’Allemand ? Sans doute, mais je n’osai pas demander, peut-être plus tard. Mais il m’avait gentiment dis son prénom, ce qui me fit légèrement sourire. J’allais pour répondre moi aussi à sa question, mais seulement je m’arrêtai lorsque je vis qu’il était juste devant moi. Mes yeux le fixaient toujours, alors qu’il me saisissait le menton, tout en reculant. Je fus quelque peu surprit, je pense que cela s’était remarqué, mais ce n’est pas pour autant que je m’arrachais de sa prise. Je me contentais de le suivre, mon regard dans le sien. La surprise et l’incompréhension devaient sûrement se lire dans mes yeux, mais je n’essayai pas de les cacher pour autant. Je ne comprenais pas vraiment son intention, mais je faisais comme si de rien n’était quant à ce propos.

Nous nous rapprochions dangereusement du bord, mais je n’y fis pas grande attention. J’étais plus concentré à essayer de lire la moindre émotion dans les yeux de Sieghard. Mais pourtant je n’arrivais à rien trouver. Pourquoi n’arrivais-je pas à lire quoi que ce soit dans ces yeux ? Pourtant, on dit souvent que les yeux reflètent chaque émotion que l’on ressent, les peines, les douleurs, et tout ce genre de chose. Mais là je ne voyais rien. Etrange soit-il, je fus sorti de mes très légères pensées lorsque le dos de ma "connaissance" buta contre le muret qui bordait le fleuve. Nos visages rapprochés, je senti alors son souffle passer lentement sur ma peau, telles de légères caresses. Bizarrement, je ne bougeai pas, je n’essayai pas du moins. J’étais trop curieux de voir à quoi je m’attendais, bien que je n’en eu même pas la moindre idée. Mon regard toujours dans le sien, il échangea alors nos positions, me retrouvant maintenant dos au fleuve qui coulait lentement sous nos pieds. C’est alors contre toute attente de ma part, qu’il s’appuya légèrement contre moi, me faisant légèrement pencher en arrière. Me faire tomber … Il voulait me faire tomber ?! Nan nan, s’il le voulait vraiment, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. A quoi jouait-il, sérieusement ?

« - D’ailleurs, pour en revenir à ce que tu me disais tout à l’heure, à propos de savoir le pourquoi du comment tu me suis, j’aimerais reprendre tes mots… « J’ai mes raisons, et ces raisons, tu ne les sauras pas. Si tu étais dans mon cas, peut-être tu comprendrais, mais seulement, tu ne l’es pas. »… Cependant, je rajouterai que cela serait fort dommage que le cachottier que tu es tombe dans l’eau gelée de la Tamise n’est-ce pas ? »

Cela serait fort dommage oui, mais dommage pour qui ? Pour lui ? Je ne pensais pas. J’étais même sûr qu’il serait plutôt heureux que je meurs noyé dans l’eau, surtout que la nage et moi, devaient bien faire mille. Au moins, il serait tranquille, il n’aurait plus le pot de colle que j’étais à sa poursuite. Ne pouvait-il pas rêver mieux ? Mais non non, je ne pouvais pas finir comme cela. Après tout, si j’avais décidé de venir en Angleterre pour y mourir, j’aurai préféré rester là-bas, je n’aurai pas perdu de temps pour y passer.

« - Dommage pour moi, mais pour toi ? Mais vas-y, fait moi tomber, au moins tu seras débarrassé non ?! »

Je me disais, que tout cela était sûrement des menaces pour que je crache le morceau. Seulement, ce genre de chose ne marchait pas, je ne pouvais pas me faire avoir aussi facilement. Il en fallait beaucoup pour que je sorte un mot sur tout cela, surtout que … Je lui avais dit de me donner des raisons convaincantes pour qu’il sache. Où sont-elles ? Personnellement, je ne les ai ni vu ni entendu. Comme c’est dommage.

« - Tu penses réellement que les menaces sont les meilleures choses pour me faire dire quoi que ce soit ? Haha, tu m’auras pas comme ça. »

Je me mis alors à rigoler, sans aucune vraie raison. C’était sûrement à cause des nerfs. Après tout, j’étais dangereusement penché au-dessus de l’eau, comment devais-je réagir ? Je ne pouvais même pas me débattre ou quoi que ce soit du genre, Sieghard me retenait mes deux mains. Jamais je n’aurai cru me retrouver dans ce genre de situation. Jamais. J’approchai alors tant que je pouvais mon visage tout près de son oreille, mon rire ne s’étant toujours pas dissipé.

« - Au fait, si tu voulais savoir, je m’appelle Shu … »

Je riais toujours, beaucoup moins qu’avant, mais toujours un peu. Disons que je n’arrivais pas trop à m’arrêter dans ce genre de situation. Je laissais mon visage tout proche de son oreille, ne pouvant m’empêcher de sortir ma langue pour ensuite passer lentement sur son lobe d’oreille. Excusez-moi, mais j’étais comme cela, je n’y pouvais rien, strictement rien …
Pour en revenir à ce que je lui avait dit, au début, j’avais eu envie de lui donner un faux nom, rien que pour l’amusement. C’était vrai, qu’est-ce qui me disait que c’était réellement son vrai prénom à lui ? Hm rien, mais bon. Après tout, je n’avais fait presque que mentir depuis le début, alors pour une fois ...
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyDim 2 Sep - 12:25

Je n’avais pas mentis, effectivement cela serait dommage qu’il tombe à l’eau, et pas que pour lui. S’il tombé, il emporterait sûrement avec lui la réponse à cette question qui me tourmentait : pourquoi donc me suivait-il ?!

- Dommage pour moi, mais pour toi ? Mais vas-y, fait moi tomber, au moins tu seras débarrassé non ?!

N’avait-il donc pas froid aux yeux ? Non il devait certainement se douter que ce n’était que de simples menaces. C’est qu’en plus d’être fatiguant, le gamin était perspicace ! Enfin, il faut dire qu’il ne fallait pas s’appeler Einstein pour le deviner, après tout si je voulais vraiment le tuer pour me débarrasser de lui, je l’aurais fait depuis longtemps. Cependant la simple idée de tuer quelqu’un de mes mains, me répugnait au plus haut point. Et puis après tout, il n’était plus si agaçant, au contraire, je trouvais que cet échange devenait de plus en plus intéressant… Si au début, je voulais simplement me dégourdir les jambes ainsi que sortir de mon habituel ennuis, j’étais servi avec lui.

- Tu penses réellement que les menaces sont les meilleures choses pour me faire dire quoi que ce soit ? Haha, tu m’auras pas comme ça.

Je claquai ma langue, exaspéré, je crois que j’avais parlé trop vite, je sentais que lui tirer les vers du nez allez être plus saoulant que prévu. Cependant son rire, pourtant agréable à l’oreille retentit d’une façon nerveuse, me faisant légèrement sourire, après tout il ne le montrait pas, ses nerfs étaient mis à rude épreuve alors qu’il était penché dangereusement dans le vide, au-dessus de l’eau gelé, je n’étais même pas sûr qu’il sache nager alors. Je me penchai légèrement plus contre lui, le faisant encore plus incliner vers le vide, les menaces n’étaient pas la meilleures solution, mais peut être que ses nerfs lâcheraient face à la situation… Mais contre toute attente, il se rapprocha de moi, portant sont visage près de mon oreille, semblant avoir repris une quelconque assurance :

- Au fait, si tu voulais savoir, je m’appelle Shu …

Il ria encore, mais beaucoup moins. Tout d’abord je pensai qu’il me donnait un faux nom, de ce que j’avais pu voir de son comportement, cela ne m’aurait aucunement surpris, mais faire cela dans ce genre de situation était tout de même un peu idiot, non ? Je n’eus même pas le temps de penser à l’origine de son prénom, origine qui n’était sûrement pas anglaise, que je ressentis quelque chose d’humide sur mon oreille… sûrement sa langue vu la proximité de son visage. Un frisson me remonta le long du dos, je ne m’interrogeai pas sur sa nature, je reculai brusquement, le repoussant. N’ayant pas le temps de me rendre compte de se que j’avais fait, j’ai vu « Shu » basculer dangereusement en arrière et dans le vide, ni une ni deux, je le rattrapai tant bien que mal. Une fois qu’il fût de nouveau bien sur ses pieds, ne risquant plus de tomber, je lui envoyai un regard lourd de reproche… Mais après tout que pouvais-je lui dire ? Bien que c’était entièrement de sa faute –c’est ce que je m’obstinais à croire- qu’il avait faillit tomber, c’était tout de même moi qui avait rompus l’absence de contact physique. Mais il faillait tout de même que je dise quelque chose, je ne lui laisserais pas avoir ni le premier, ni le dernier mot sur cette histoire :

- - Tu es malade ? Suicidaire peut-être ?! Qu’est ce qui te prend de faire ça alors que tu étais dans une situation qui ne le permettait aucunement ? Crachais-je, toujours le même regard fixé sur lui. On aurait plutôt dit une mère qui grondait son gosse après une bêtises, mais j'en faisais abstraction.

- - Et pour ta gouverne, avant que tu ne te mettes à dire la première chose qui te passe par l’esprit. Je t’ai rattrapé seulement parce que je ne suis pas un meurtrier et que je souhaite toujours savoir pourquoi tu m’as suivi. Me justifiais-je, comme si j’en avais réellement besoin.

Lâchant un long soupire, je mis mes mains dans mes poches, légèrement renfrognés. Puis toujours aussi bornés, je cherchai une nouvelle fois à avoir la réponse à ma question :

- Donc… « Shu ». Je crois qu’après ce qui vient de se passer, tu voudras encore moins me dire pourquoi tu me suis. Mais laisse-moi au moins de dire que je cherche à avoir cette réponse que par simple curiosité. Je te l’accorde c’est un vilain défaut, mais cette dernière est tout de même là. Donc si cela ne te conviens pas comme raison assez convainquante, qu’est-ce que je pourrais te dire d’autre ? Après tout, tu n’as rien lâché sous la menace, donc cette simple raison ne devrait pas faire mieux.

Après cette tirade, je m’appuyai de nouveau contre ce muret qui bordait la Tamise. Le fixant toujours, me demandant qu’est-ce que je pouvais bien faire pour lui faire cracher le morceau. Après tout, la raison qu’était la simple curiosité ne me convainquait même pas moi-même… Il y avait sûrement autre chose, mais plus j’y réfléchissais, plus je me disais que cela ne servait à rien, je ne voyais pas ce qui pouvait y avoir d’autre à part la curiosité. Et puis, je me montrais déjà assez honnête comme cela avec lui, l’être un peu de trop sera sûrement mauvais pour moi s’il continuait à me suivre comme cela…

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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptySam 29 Sep - 16:53

[ HRP : Désolée pour le retard éwè /oui j'aime pas être en retard uwu/ *se tait* ]

Les rues étaient calmes, si calmes que l’on pouvait entendre chaque son. Le moindre petit bruit se faisait entendre très facilement. Ici, à ce moment-là, c’était le son de l’eau de la Tamise qui coulait lentement, sans vacarme assourdissant ou autre. Il y avait également, nos respirations, non pas bruyantes, mais elles se faisaient entendre sans difficultés, avant que je ne parle d’une manière qui me ressemblait peu. Ma voix, était quelque peu tremblante, et j’étais assez certain du fait que Sieghard pouvait distinctement discerner la tonalité nerveuse qu’elle pouvait laisser échapper. Moi-même je la percevais, c’était pour dire. Oui, je commençais à être nerveux, mais comment ne pas l’être lorsque l’on est penché au-dessus d’une eau certes gelée … Le pire dans tout cela, ce n’était pas que l’eau soit gelée, non, c’était surtout que j’avais « peur » de tomber, car je ne savais en aucun cas nager. Mais seulement, même si au fond de moi j’avais cette sensation que j’avais presque oublié jusqu’à lors, je ne le montrais en aucun cas. Il ne fallait pas que ma faiblesse prenne le dessus sur tout, sinon je perdrai à coup sur ce petit « jeu » avec ce blond qui m’amusait énormément. Perdre, un mot que je détestais tant, je n’aimais pas faire partie des perdants. C’était pour cela qu’il fallait que je me contrôle, et que je fasse comme si tout cela ne m’atteignait pas, même si ce n’étais pas bien facile.

Je rigolais toujours, pour essayer de cacher ma nervosité et ma peur que je renfermais au plus profond de moi. Cependant, mon rire n’avait plus le même ton, je le sentais sonner nerveusement. Tout ce que j’espérais, c’était que Sieghard ne distinguerait pas cette tonalité fausse. Je me sentais mal, très mal. Je m’étais mis dans une situation qui ne me serait jamais monté à l’esprit. Mais tout simplement, pourquoi ? Je pensais que j’étais allé trop loin cette fois-ci. Mais seulement, revenir en arrière et faire comme si de rien n’était m’était totalement impossible, pour le moment. J’étais coincé, entre une vérité que je ne voulais pas avouer, et des mensonges que je lançais à répétition. Je me disais que m’en sortir serait plus difficile que prévu, mais cette pensée ne faisait que m’énerver d’avantage. Cet homme devant moi, prenait largement le dessus dans tout cela, et je détestais cela au plus haut point. JE devais tirer les rennes dans toute cette histoire, JE devais être le grand vainqueur de cette rencontre dans laquelle les questions se multipliaient. Mais que faire dorénavant ?

Mais seulement, je n’eus pas le temps de réfléchir à cette question. Oui car, après que ma pulsion de lui lécher l’oreille ait eu lieu, je sentis Sieghard se reculer brutalement, me repoussant de même sorte. Mon corps se laissa alors allé en arrière, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Mais contre toute attente de ma part, même la moindre, il me rattrapa à temps si je puis dire. Ne voulait-il pas que je meurs alors ? Pourtant, cela aurait été la solution pour se débarrasser de moi. Que se passait-il chez lui ? Tout ce que je savais, c’est que je ne comprenais plus rien à tout cela, c’était devenu bien trop étrange toute cette histoire. Lorsque je fus de nouveau sur le sol, je ne pus m’empêcher de porter mon regard sur le grand blond, mais celui-ci m’avait pris de court. Me fixant, son regard en disait long, très long sur des « reproches » si je voyais bien. Quoi, tout cela n’était pas entièrement de ma faute ! Pour une fois, cela était bien vrai.

« - Tu es malade ? Suicidaire peut-être ?! Qu’est ce qui te prend de faire ça alors que tu étais dans une situation qui ne le permettait aucunement ? » Crachait-il en me fixant toujours depuis. Pour ma part, je ne bougeai pas, le regardant toujours, j’étais comme cloué sur place, incapable d’arriver à penser à quoi que ce soit. J’étais tellement troublé que mon regard était presque vide, mon rire bien que nerveux ayant totalement disparu des sons que l’on pouvait percevoir.

Mais ce n’était pas parce que j’avais eu cette pulsion que c’était de MA faute. Revenons à ce que ce cher Sieghard m’avait dit avant que l’on arrive à la Tamise. Il m’avait dit, enfin plutôt demander, de ne plus le toucher, suite aux « provocations » comme il disait si bien, de ma part. Mais là, qui avait touché l’autre en premier ? Ce n’était en aucun cas moi. Moi, je m’étais tenu à sa demande, depuis qu’il l’avait dite, je ne l’avais plus touché, même d’un cheveu. C’était entièrement de SA faute, et rien de plus.

« - Et pour ta gouverne, avant que tu ne te mettes à dire la première chose qui te passe par l’esprit. Je t’ai rattrapé seulement parce que je ne suis pas un meurtrier et que je souhaite toujours savoir pourquoi tu m’as suivi. »

Bizarrement, cette fois-ci, l’envie de dire n’importe quoi ou la première chose me venant à l’esprit n’était pas là. Mais avec tout cela, son envie de savoir pourquoi je le suis lui tient toujours à cœur à ce que je pouvais entendre. Soit, mais je n’étais plus en mesure de lui dire à présent, et c’était de sa faute, encore une fois.

Lâchant un bruyant et long soupire, son visage reprit ses traits mornes et sans émotions, comme au début de toute cette histoire. Moi, je me contentais de le regarder sans un mot et de l’écouter émettre tous ces mots qui sortaient en un rien de temps de sa bouche.

« - Donc… « Shu ». Je crois qu’après ce qui vient de se passer, tu voudras encore moins me dire pourquoi tu me suis. Mais laisse-moi au moins de dire que je cherche à avoir cette réponse que par simple curiosité. Je te l’accorde c’est un vilain défaut, mais cette dernière est tout de même là. Donc si cela ne te conviens pas comme raison assez convainquante, qu’est-ce que je pourrais te dire d’autre ? Après tout, tu n’as rien lâché sous la menace, donc cette simple raison ne devrait pas faire mieux. »

Tout cela, pour une simple curiosité maladive ? C’était tellement dérisoire, c’était … impensable. La curiosité certes, est un vilain défaut, mais aller jusqu’à menacer de « mort » pour avoir une réponse à un fait totalement aléatoire et anodin. Je comprenais de moins en moins ce qu’il se passait, de plus, il fallait que je remette mes idées en place. Il fallait que je réponde à tout cela, je ne le laisserais pas avoir totalement le dessus sur moi. Sieghard, s’étant ré-adossé contre le muret bordant le fleuve, ne cessait de me fixer depuis tout à l’heure, mais j’en faisais autant. Reprenant peu à peu tous mes esprits, je me disais que lui faire comprendre que tout cela ne serait pas arrivé s’il n’avait pas fait le contraire de ce qu’il m’avait demandé, à savoir de ne pas le toucher, était une bonne idée pour reprendre un peu le dessus. Mais après cela, que dire de plus ? Mentir, devais-je encore et toujours mentir sur cette raison qu’il voulait tant savoir ? Cette raison qui, peu à peu, me rendait étrangement septique également ? Reprenant mon masque d’hypocrite né, je me rapprochais lentement de lui, mon regard toujours encré dans le sien.

« - N’était-ce pas toi qui m’avait dit de ne plus te toucher ? Et là, qui est-ce qui a touché l’autre en premier ? Je te laisse trouver la réponse tout seul, je pense que tu es assez grand pour ça. » Laissant passer un moment, je repris mon discours qui m’amusais étrangement. « - Tout cela n’est pas de ma faute, pour une fois. La prochaine fois, réfléchis à deux fois avant de faire quoi que ce soit. »

Je me remis alors à rigoler doucement, non pas nerveusement, mais d’amusement. J’aimais tellement lui parler sur ce ton, lui faire comprendre qu’il avait eu tort, que ce n’était pas moi le fautif. Pour une fois. Mais maintenant, est-ce que lui dire la réponse à la question qui perdurait dans son esprit ne serait pas mieux ? Mais si je lui dis, il partira sûrement, ayant eu ce qu’il voulait, il ne ferait même plus attention à moi, et me laisserait. Ou peut-être qu’après ma révélation, il me tuerait ? Même s’il avait affirmé ne pas être un meurtrier, je ne pouvais pas le croire à cent pour cent. Bien que j’en avais une grande envie. Me rapprochant encore un peu, je me mis devant lui, le regardant toujours dans les yeux. Pouvais-je percevoir ses émotions de ce moment-ci ? J’aimerais tellement pouvoir les voir, savoir ce qu’il ressent … mais cependant, c’était impossible, lire dans ses yeux n’était pas facile. Mais pourquoi cacher ce que l’on ressent ? Reprenant un air impassible, voire presque attristé par ce fait, je posais alors, sans réfléchir à ce que je faisais, mon front contre le haut son thorax, me doutant qu’il allait tout simplement me repousser.

« - Ta curiosité est bien importante pour faire tout ça à cause d’une question qui te tourmente. Mais si je te donne ta réponse, tu vas tout simplement te débarrasser de moi après, et comme ça tu seras tranquille, n’est-ce pas ? J’aimerai tellement croire que tu n’es pas un meurtrier, croire tout ce que tu as dit mais … c’est impossible. Trouve une raison convaincante, comme je te l’ai dit. »

Je m’arrêtai alors de parler, et sans que Sieghard puisse le voir, puisque j’avais mon front contre son thorax, un sourire s’étira sur mes lèvres, à moitié rempli d’hypocrisie maladive. Puis je me remis à sortir mes dires.

« - Mais Sieghard, en as-tu vraiment marre que je te suive et que je parle avec toi ? Ne trouves-tu pas tout ça amusant ? »

Je fermai alors ma bouche, ne parlant plus jusqu’à ce qu’il daigne répondre à toutes mes questions que j’avais pu lui poser jusqu’à maintenant. J’essayais de ne pas montrer mon amusement dans tout cela, sinon, l’effet ne serait pas le même.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyDim 28 Oct - 10:56

L’atmosphère était comme qui dirait… lourde. Tout comme le temps d’ailleurs, de plus ce dernier était horriblement humide, l’air lui était irrespirable. La seule chose qui était à peu près agréable à ce moment actuel était le silence morbide qui régnait. L’eau de la Tamise qui coulait tranquillement, contrasté grandement entre nos respiration légèrement rapides encore sous le coup de l’émotion. Avec une attention toute particulière, je l’écoutais débiter toute ses paroles d’une voix légèrement tremblante, nerveuse ? Il semblait quelque peu agité face à moi… a vrai dire il y avait de quoi après ce qui venait de se passer. Le voir comme cela, lui qui d’habitude était si confiant et provocateur, me fis remonter légèrement le coin de mes lèvres dans un rictus moqueur. Ce dernier s’agrandit quelque peu quand je perçus ce rire cristallin et pourtant à la connotation si nerveuse, ce qui brisé encore plus l’image que je m’étais faite de ce gosse. Après tout même un jeune humain, aussi agaçant et têtu soit-il, pouvait ressentir la peur… Mais quelque chose me gêné légèrement… Oui, la peur pouvait être certes exprimée de plusieurs façons, des cris, la fuite… non lui il ne l’exprimé que part un rire, chose que je trouvais, bien que monotone dans la vie courante, extrêmement intéressante. En effet, peut être était-ce une raison de plus ? Une raison que je ne m’abaisserai surement jamais à dire certes, mais une raison, de quoi arrêter de chagriner ma conscience. Pour être honnête avec moi-même, je trouvais ce gamin captivant. Ses réactions, sa façon de se comporter, sortait de l’ordinaire comportement grisâtre de ces vieux bourges Londoniens et de ces jeunes gamins des rues et voleurs à l’étalage, grossiers et idiots. Chez lui je trouvais quelque chose qui sortait enfin de l’ordinaire ennuyeux que ma longue vie avait connu, ce qui suscitait fortement mon intérêt. Mais… oui il y a un mais… il est vraiment agaçant et surtout se comportement si défloré me met hors de moi !

Maintenant… je m’en mordais les doigts, j’avais pu lui fermer le clapet pendant quelque minutes, prendre le dessus sur ce jeu ridicule entre lui et moi. Mais il avait fallut que je gâche tout, que je lui donne de nouvelle raison de m’accuser, de m’enfoncer encore plus. Parfois je me maudissais de dire ce que je pensais directement, instinctivement presque ! Peut-être que je n’étais pas comme lui, à dire la première connerie qui me passait par la tête, mais tout de même, il fallait que j’apprenne sérieusement à me la fermer quand il fallait ! Et je regrettai encore plus en voyant son sourire si… hypocrite, rien qu’avec cela, je savais qu’il allait gagner ce jeu stupide qui s’était installé entre les deux inconnus que nous étions l’un pour l’autre. Je remarquai qu’il s’approchait lentement de moi tout comme j’avais fait il y a quelques minutes, mon regard ancré dans le siens. Voulait-il donc s’amuser à cela ? Il avait ses raisons après tout, de plus…

- N’était-ce pas toi qui m’avait dit de ne plus te toucher ? Et là, qui est-ce qui a touché l’autre en premier ? Je te laisse trouver la réponse tout seul, je pense que tu es assez grand pour ça.

Je serrai la mâchoire, légèrement énervé, effectivement c’était bien moi qui lui avait dit de ne plus me toucher… Lâchant un soupire irriter, j’acceptai ce fait, ne répliquant pas… Cependant, c’était bien moi qui lui avait donné ces contrainte et non le contraire, dans une certaine logique, qui bien sûr était légèrement bancale, je pouvais très bien moi-même briser la proximité entre nous sans même son avis… Mais décidant de me taire, sachant pertinemment qu’il réussirait encore à répliquer, je le laissai continuer sa tirade, l’écoutant juste attentivement :

- Tout cela n’est pas de ma faute, pour une fois. La prochaine fois, réfléchis à deux fois avant de faire quoi que ce soit.

Il se mit alors à rigoler de nouveau, il semblait reprendre de l’assurance face à moi, à vrai dire, il savait que maintenant c’était lui qui mené, qu’il avait raison et que je ne pouvais rien redire face à cela. Le fixant toujours, mes traits se tendirent dans une expression ennuyée, cependant mes yeux restaient toujours aussi froids que la couleur bleue qu’ils arboraient. Je ne souhaitais nullement que ce gamin impertinent sache lire les émotions outre que la colère que j’essayais de ne pas ressentir. L’intérêt, la curiosité, et bien qu’il pouvait facilement m’énerver au plus au point, je souhaitais juste être témoin de ses réaction si imprévisibles… Quelque peu perdu dans mes pensées, je fus réellement surpris en voyant la mine qu’il exprimait avant de… poser son front contre mon torse. Je me tendis légèrement, posant violemment une main sur son épaule, allant pour le repousser, instinctivement, mais il se mit à parler de nouveau, m’arrêtant dans mon geste :

- Ta curiosité est bien importante pour faire tout ça à cause d’une question qui te tourmente. Mais si je te donne ta réponse, tu vas tout simplement te débarrasser de moi après, et comme ça tu seras tranquille, n’est-ce pas ? J’aimerai tellement croire que tu n’es pas un meurtrier, croire tout ce que tu as dit mais … c’est impossible. Trouve une raison convaincante, comme je te l’ai dit.

Je resserrai ma main sur son épaule, étrangement plus ennuyé qu’en colère, réfléchissant à ses paroles. Je ne pu m’empêcher de lâcher un soupire irrité de nouveau, s’il savait quel fardeau lié à la mort me poursuivait, c’était certain qu’il aurait été fixé au niveau du fait que je sois un meurtrier ou non. Mais révéler ma plus grande faiblesse et ma plus grande honte à un étranger était tout simplement inacceptable. Je restai donc encore et toujours silencieux, la laissant simplement exprimer le fond de ses pensées, trouvant quelque peu attirant le fait qu’il ne débite plus toutes les conneries qui lui passaient derrière la tête, ne me doutant nullement qu’il se jouait de moi en cachant son sourire hypocrite contre mon torse. Sans m’en rendre compte, je commençais peu à peu a faire abstraction de cette nouvelle proximité entre nos deux corps :

- Mais Sieghard, en as-tu vraiment marre que je te suive et que je parle avec toi ? Ne trouves-tu pas tout ça amusant ?

Je ne pus m’empêcher de reconsidérer sa phrase, légèrement surpris. Puis je lâchai un petit rire moqueur, décrispant ma main sur son épaule :

- - Amusant ? Je crains que cela ne sois pas le mot exacte. Peut-être que toi tu trouve cela amusant, mais ceci n’est point mon cas, sache-le.

Lâchant de nouveau un soupire, mais à l’intonation bien moins irritée et bien plus grave, je saisis brusquement son menton, relevant son visage, pour pouvoir plonger mon regard dans le siens, je souhaits lire son expression quand j’allai lui poser cette question qui me taraudait depuis quelques temps dorénavant… :

- - As-tu si peur de te retrouver seul, au point de continuer à me harceler encore et encore ? Au point de m’obliger à rester avec toi, inventant une raison, réveillant une curiosité maladive ? Excuse-moi, mais c’est l’impression que, bizarrement, tu commence à me donner… même si tu affiches toujours ce léger masque d’hypocrisie sans nom, semblant t’amuser de moi, ce qui, je trouve est tout de même bien étrange comme passe-temps.

Un léger sourire moqueur releva de nouveau mes lèvres, espérant que j’eusse trouvé le cordon sensible de cette histoire bien plus qu’anormale. Cependant, je ne pus même pas me rendre compte que mes traits s’étaient légèrement détendus, affichant simplement un visage moins dur que celui que je montré au monde, un visage bizarrement plus « doux »… j’attendais donc simplement sa réaction, impatient de voir comme il s’amusera à contourner le problème pour m’irriter encore plus.

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Shu Mikaze
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 9 Nov - 11:16

Il faisait complètement nuit noire maintenant. On ne voyait presque rien, étant donné que seule la lune éclairait cette ville endormie. Personne à l’horizon, c’était bien calme. Et moi, bizarrement, je n’en pouvais plus. J’avais une envie de rire soudaine, rire comme pas possible. Mais je ne devais pas. Non, en aucun cas. Pourquoi ? Parce que si c’était le cas, tout ce que je venais de dire n’auraient pas été pris au sérieux, comme je voulais que ce soit. De plus, Sieghard ne pouvait voir mon visage, déjà que mon sourire hypocrite était présent … Si je commençais à rire, tout cela n’aurait servi à rien. Me contenir, chose que je ne faisais que très –très- rarement, était bien difficile dans ce cas-là. De mon caractère si imprévisible, jamais personne ne m’avait pris au sérieux, même si ce que je disais l’était. Mais je n’ai jamais fait d’effort pour en même temps, donc je ne devrai pas me plaindre de cela. Et pourtant …

J’avais accusé l’homme blond, j’avais prouvé que ce n’était en rien de ma faute cette fois-ci. Et contre toute attente de ma part, celui-ci n’avait pas répliqué. Moi qui pensais qu’il allait trouver une excuse pour me contredire, j’étais légèrement déçu. Mais cela voulait dire aussi que j’avais le dessus sur tout cela, maintenant. Oui, c’était parfait ça … Mon front toujours contre son torse, mon sourire encore présent s’agrandit un peu plus à cette pensée. Je sentis alors sa main se poser brusquement sur mon épaule, allant pour me repousser. Mais il ne le fit pas. Etrange soit-il, il la laissa là pendant que je parlais, ne bougeant plus. Moi qui pensais que me repousser était son fort, j’étais légèrement surpris. Cependant, cette main sur mon épaule se resserra alors, se crispant. Je devais l’agacer, n’est-ce pas ? Mais c’était le but alors, il n’y avait pas de raison à ce que je sois surpris par ces gestes.

Un léger silence s’installa alors, je n’en fis qu’abstraction. Après tout … Pourquoi m’acharner en fin de compte ? En somme, une part de moi voulait tout simplement arrêter ce jeu, arrêter tout cela une bonne fois pour toute. Et puis, quand tout cela sera terminé, à quoi ça aura servi ? Après ça, combien de chance y aura-t-il pour que l’on se revoie dans cette vaste ville ? Presque aucune. Mais l’autre partie de moi-même disait le contraire. Oui, il y avait quelque chose qui faisait que je n’avais aucunement envie d’arrêter. Quelque chose, que je n’arrivais pas à comprendre, quelque chose d’indéchiffrable. Et cela m’énervait au plus haut point. Cette homme en face de moi avait quelque chose qui m’attirait étrangement, mais ne sachant pas ce que c’était … Je ne pouvais que continuer, continuer jusqu’à peut-être trouver et ainsi calmer mon esprit. J’espère.

- - Amusant ? Je crains que cela ne sois pas le mot exacte. Peut-être que toi tu trouve cela amusant, mais ceci n’est point mon cas, sache-le.

Ces paroles me firent sortir de mes pensées, entendant par-dessus tout un léger rire avec une intonation moqueuse. Dommage que ce n’étais pas amusant pour lui, mais alors qu’étais-ce le mot exacte pour décrire tout ce qui se passait ? Je ne voyais pas. Sa main s’était quelque peu décrispée de mon épaule, mon sourire hypocrite de tout à l’heure ayant totalement disparu de mon visage. Le mot exacte pour lui, c’était quoi ? C’était la question que je me posais, avant que Sieghard me saisisse le menton, relevant ainsi mon visage vers lui. J’affichai une légère mine surprise à ce geste, puis mon regard se posa dans le sien, écoutant chaque mot qu’il était en train de dire.

- - As-tu si peur de te retrouver seul, au point de continuer à me harceler encore et encore ? Au point de m’obliger à rester avec toi, inventant une raison, réveillant une curiosité maladive ? Excuse-moi, mais c’est l’impression que, bizarrement, tu commence à me donner… même si tu affiches toujours ce léger masque d’hypocrisie sans nom, semblant t’amuser de moi, ce qui, je trouve est tout de même bien étrange comme passe-temps.

Mais, mais … Qu’est-ce qu’il me disait là ? Mon air surpris devait s’être prononcé encore plus face à son discours, mais moi que devais-je penser de tout cela ? Je scrutais du regard son visage, sachant pertinemment que le sourire qu’il affichait en disait long. A sa vue, je détournai subitement le regard. Il pensait avoir trouvé la faiblesse, la faille de tout ce remue-ménage … Avait-il raison ? Cette situation était quelque peu embarrassante certes, mais … La solitude, tout le monde la voit différemment, non ? Depuis que j’étais arrivé dans ce pays, j’avais toujours été seul. A vrai dire, je ne pouvais que l’être. Mais je ne cherchai pas à fuir cette solitude pour autant. Pourquoi ? Parce que je savais pertinemment que personne ne me comprendrait. La raison de ma venue, de plus, mon caractère étant difficile à supporter, peu de personne avait le courage et la fermeté de pouvoir rester avec moi. Et puis, après tout, j’étais un étranger … Les londoniens n’en avaient que faire. Je restai donc en solitaire, essayant d’accepter ce fait qui m’était … oui, vraiment insupportable. Au fond de moi, supporter cette solitude était impossible. Mais était-ce pour autant que je cherchai refuge de ce fait avec le premier passant ? Je ne pensais pas. Prenant une grande inspiration, mon regard toujours tourné dans le vide, je soupirai grandement. Bref. Il avait raison. Sur tout. Mais je ne voulais pas lui donner raison de ça, non. Mais à ce stade … Que pouvais-je répliquer ? Dire le contraire de ce que je pensais à ce moment-là, ne pouvait qu’aggraver la situation. J’avais tout simplement envie de fondre en larmes. Comment lui, un simple inconnu, pouvait-il avoir trouvé ma faiblesse ? Je ne comprenais pas, et je ne voulais pas. Je reniflai alors, mon regard attristé retourna s’ancrer dans celui de Sieghard. Son visage avait une mine différente des dernières fois, mais étrangement, je n’en fis pas ma priorité.

« - Depuis que je suis à Londres, j’ai toujours été seul. Je ne l’avais jamais été avant. Quoi de plus normal que ça me soit insupportable ? Et puis dans cette ville, personne ne comprendra un pauvre petit étranger agaçant, venu ici pour une raison qui leur paraîtrait, anodine ? »

Je fronçai alors les sourcils, me retenant de partir au quart de tour et de me laisser aller par les émotions. Je repris soudainement, d’une voix quelque peu tremblante.

« - Mais ne pense pas que je te harcèle pour cette raison ! Je suis, et je serai, maintenant, toujours seul. Toi non plus tu ne peux pas me comprendre, j’en suis sûr. »

Je me mis alors à rigoler nerveusement, j’étais en train de débiter tout ce que je pensais, c’était mauvais. Très mauvais. Je ne devais pas, non aucunement. Il avait trouvé ma faiblesse, mais moi, à lui raconter tout ça, j’étais juste en train d’aggraver tout cela. Je devais me calmer, juste ça.

« - Dis-moi, comment vois-tu la solitude toi ? »

Je le regardai, m’étant quelque peu calmé, mon rire de tout à l’heure ayant disparu, n’ayant duré que quelques secondes. Oui, chacun voyait cette chose nommé la solitude comme il l’entendait. Chacun avait sa perception de ce fait qui, pour moi, m’était insoutenable. Je reprenais peu à peu mes esprits, puis je constatai que la main de Sieghard était toujours en train de tenir mon menton. Je l’enlevai. Mon regard ne se détachera pas du sien tant qu’il n’aura pas parlé. C’était certain. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, puis je rapprochai légèrement mon visage du sien. Je parlai de mon accent natal, baissant quelque peu le ton.

« - 私はあなたについて、もう少し知りたいのですが, Sieghard. » *

J’étais sûr qu’il ne comprendrait pas un seul mot de ce que je venais de dire, faisant agrandir mon sourire. Mon regard toujours planté dans le sien, une de mes mains se porta dans ses cheveux, commençant à jouer avec une de ses mèches. J’attendais juste patiemment qu’il me réponde.
_____________________
* Je veux juste te connaître un peu plus, Sieghard.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 16 Nov - 20:31

Le jeune harceleur devant moi paraissait quelque peu surpris à mes mots… A vrai dire, qui ne le serait pas ? Je sentis que cette simple phrase avait créée une toute autre tension entre nous, mon sourire s’agrandissant légèrement quand je le vis me dévisager avant de détourner brusquement le regard. Etait-ce parce qu’il ne pouvait plus soutenir son regard face à moi ? Ou bien pour que je ne puisse pas y lire les émotions qui y défilaient ? Qu’importe, malgré cela, je continuai à le dévisager, il semblait ne rien vouloir dire, contrairement à ce que je m’attendais… Aurais-je vraiment trouvé un point faible chez ce gamin ? Je sentis lentement les traits de mon visage se tendre en une expression sérieuse, ma main saisissant toujours son menton pour l’obliger à continuer à me faire face, chose à laquelle je faisais totalement abstraction pour le moment. Je l’entendis alors pousser un soupire à en fendre l’âme, attirant de nouveau mon attention sur son visage qui c’était crispé dans une expression me rappelant la tristesse. Etait-il si fragile à propos de cela ? Après tout ma question était quelque chose de purement égoïste, il avait dût passer par certaines choses, d’où cette peur de la solitude… mais cela je m’en contre fichait un peu, appelez-moi donc cœur de pierre, on a tous plus ou moins des hauts et des bas dans la vie… comme dans la mort. Puis contre toutes mes attentes, au lieu de fondre en larme, il prit parole d’une voix quelque peu chevrotante, prouvant qu’il était effectivement grandement troublé par cela :

- Depuis que je suis à Londres, j’ai toujours été seul. Je ne l’avais jamais été avant. Quoi de plus normal que ça me soit insupportable ? Et puis dans cette ville, personne ne comprendra un pauvre petit étranger agaçant, venu ici pour une raison qui leur paraîtrait, anodine ?

Je retins un léger soupire, m’abstenant de faire toute remarque sur le genre humain… par exemple, comme quoi tout le monde est égoïste et que bien sûr, tout le monde s’en fiche des étrangers, à part bien sûr quand ceux là leur deviennent nuisibles ou alors quand ils peuvent leur apporter quelque chose. Mais ne nous attardons point là-dessus, il reprit alors ses dires :

- Mais ne pense pas que je te harcèle pour cette raison ! Je suis, et je serai, maintenant, toujours seul. Toi non plus tu ne peux pas me comprendre, j’en suis sûr.

Il commença donc à rigoler nerveusement, cependant je ne pu vraiment en tenir compte, puisque je fus quelque peu interloqué par la première partie de sa phrase, « il ne pensait pas » ? Donc si je comprenais bien, il n’était sûr de rien ! Il ne savait donc pas pourquoi il était venu me harceler, cela pouvait juste être une envie comme une autre, ou bien le destin… Je retins un rire ironique face à cette pensée, le destin ? Quelle bonne blague, ceci n’existait guère. Cependant je laissai un sourire vainqueur fendre mes lèvres, il c’était vendu tout seul après tout, et la suite de sa phrase m’intéressait encore plus. Il savait donc qu’il resterait toujours seul ? C’était quelque chose de très intéressant, car avec cette pensée il commençait peu à peu à accepter la solitude comme seule compagne et ceci le rendait encore plus intriguant qu’il ne l’était déjà, peu d’homme se résignait comme cela après tout... Il ne me laissa pas le temps de débattre plus longtemps sur ceci qu’il me posa donc une question, face à laquelle j’affichai un air légèrement surpris :

- Dis-moi, comment vois-tu la solitude toi ?

Mon expression interdite contrasté grandement à celle que j’affichais il y a quelques instants. Quant à lui, il me semblait qu’il avait repris un peu plus d’assurance. Reprenant une expression calme, il repoussa ma main qui, était toujours sur son menton, avec nonchalance. Ce qui m’interloqua légèrement, tandis que la question qu’il m’avait posé n’arrêtait pas de se répéter comme une chose inéluctable dans ma tête. Cependant j’eu tout de même un léger mouvement de recule quand son visage s’approcha du mien, le fixant toujours, je me rendis compte que son sourire était revenu. Pourquoi donc ? C’était ce que je me demandais à ce moment ci… peut-être que les paroles qu’il avait dites en étaient la raison ? Il me semblait qu’il parlait d’une autre langue, cela en était même certain, je remarqué un certain accent asiatique. Je n’eu compris que mon prénom dans ce qu’il avait dit, ce qui, déjà, était une chose importante, ce moquait-il de moi ? Je n’en avais pourtant point l’impression. Perdu dans mes pensées, mon attention fût directement redirigée vers mon interlocuteur quand je sentis les mains de celui-ci dans mes cheveux. Me raidissant presque instantanément à ce touché, je lui saisis l’un de ses poignets pour éloigner sa main de sa chevelure. Le regardant, je savais qu’il attendait une réponse de ma part à propos de sa question précédente. Soupirant grandement, je savais pertinemment qu’il ne me lâcherait pas tant qu’il n’avait pas entendu ma version de la « solitude ». C’était déjà une question que je m’étais posée, justement quand cette dernière me tenait compagnie, c’est alors que je repris parole, dans une longue tirade, lui récitant mes pensées, n’ayant que faire que cela l’intéresse réellement ou non :

- Qu’est-ce que la solitude ? Pour ma part, c’est un mal qui nous ronge peu à peu, tout simplement… Dans une explication un peu plus poussée. C’est émotions qui évolue face au temps et aux évènements. Tout d’abord, c’est quelque chose de doux et de calme, que tout le monde apprécies de temps en temps, et cela le reste pour la plus part des personnes… Cependant, face à certaine chose, elle va devenir blessante, insupportable même, on va avoir peur d’elle dans les cas les plus importants. Enfin, au fur et à mesure que le temps passe, on va s’y habituer, cela sera quelque chose d’oppressant mais également de « sécurisant », pourquoi donc ? Parce qu’on aura peur de finir une nouvelle fois blessé comme on l’a été autrefois, l’on ne veut pas revivre cette période où être seul nous faisait saigner. Chaque personnes réagissent différemment face à cela, certaine accepte donc cette solitude, se renfermant sur elle-même. D’autres essayerons de la fuir et certains irons même jusqu’au suicide. M’enfin, déjà pour arriver à ce stade, il faut avoir vécu quelque chose de fort…

Un léger sourire, reflétant l’amertume que je renfermais en moi, passa sur mes lèvres. Son poignet, toujours dans ma main, se retrouvé enserré dans une puissante prise, tandis que j’approchais mes lèvres de son oreilles, cassant donc notre contact visuel :

- Qu’as-tu donc vécu de ton côté ? L’humiliation ? Un drame ? La déception ? … La trahison ? Entre nous, je pense que la trahison est le plus dur à supporter, mais… ceci ne sont que mes pensées, je pense qu’enfin de compte tu n’en a rien à faire.

Je me reculai alors légèrement, le fixant de nouveau, avec un faux sourire enjoué collé au visage, attendant sa réaction :

- J’oubliais : « Sie sollten nicht das dämon herausfordern, ich warne Sie. »* Dis-je dans ma langue maternelle tout comme il l’avait fait précédemment.

Lâchant un petit rire sarcastique, je desserrais légèrement ma prise sur son poignet, le fixant toujours, pour voir comment il allait réagir, après tout, ses réactions étaient réellement intéressantes.

.....................................


* Ne tente pas le démon, je t'avertis juste.
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Shu Mikaze
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyJeu 3 Jan - 16:48

HRP : PARDON pour ce retard de la mort qui tue éwè' (et désolée de la médiocrité du texte, également uwu')

Paraître faible comme ça, devant une personne qu’on ne connait pas si bien que cela, c’était … tout bonnement futile et puéril. C’était nul, c’était du grand n’importe quoi. Pourquoi donc faire ça direz-vous ? Sûrement pour voir comment cette personne pouvait réagir face à cela. Avoir quelqu’un de troublé, ou quelque chose comme ça, devant soi … Comment peut-on réagir ? Personnellement, je pensais qu’il y avait deux types de réactions : de une, cette personne s’en fout littéralement, de deux, cette personne est attentionné. Pour moi c’était ça. Mais là … la réaction de la personne en face de moi ne rentrait dans aucun des deux types de réactions que j’avais résumé. Non, c’était plutôt un air neutre, mais il n’allait pas jusqu’à s’en foutre. Etrange soit-il, j’étais légèrement troublé par ce fait pendant un moment.

Je repris tout à coup mes esprits quand je sentis mon poignet enserré dans une brusque prise, éloignant ainsi ma main que j’avais à l’instant posé sur les cheveux de mon interlocuteur. Instinctivement, mon regard vint s’ancrer dans celui du grand blond. N’essayant même pas de me débattre ou autre –toute façon je savais que je n’y arriverai pas, je ne voulais rien risquer non plus-, j’écoutai attentivement la réponse à la question que je lui avais posé, à savoir sa vision de la solitude. Je voulais savoir, pour comparer avec la mienne, juste ça.

- Qu’est-ce que la solitude ? Pour ma part, c’est un mal qui nous ronge peu à peu, tout simplement… Dans une explication un peu plus poussée. C’est émotions qui évolue face au temps et aux évènements. Tout d’abord, c’est quelque chose de doux et de calme, que tout le monde apprécies de temps en temps, et cela le reste pour la plus part des personnes… Cependant, face à certaine chose, elle va devenir blessante, insupportable même, on va avoir peur d’elle dans les cas les plus importants. Enfin, au fur et à mesure que le temps passe, on va s’y habituer, cela sera quelque chose d’oppressant mais également de « sécurisant », pourquoi donc ? Parce qu’on aura peur de finir une nouvelle fois blessé comme on l’a été autrefois, l’on ne veut pas revivre cette période où être seul nous faisait saigner. Chaque personnes réagissent différemment face à cela, certaine accepte donc cette solitude, se renfermant sur elle-même. D’autres essayerons de la fuir et certains irons même jusqu’au suicide. M’enfin, déjà pour arriver à ce stade, il faut avoir vécu quelque chose de fort…

« Un mal qui nous ronge peu à peu » ? Je devais sûrement être condamné alors. Je ne détachai pas mon regard de celui de mon interlocuteur, bien que je me répétais sa tirade dans ma tête. Où pouvais-je me ranger dans tout cela ? Ce que j’avais vécu n’était pas insurmontable, mais c’était le fait de me refaire en boucle cette histoire, qui me consumait peu à peu. Je n’avais que cela à faire de toute façon, au point où j’en étais, ma vie n’était pas aussi belle et joyeuse, à quoi bon résister je me disais parfois. Mais bon. J’étais ici, dans ce pays, pour une raison qui, à force d’y réfléchir, n’avait été qu’un coup de tête. Jamais je ne serai venu ici si j’avais réfléchis comme une personne qui avait un minimum de conscience. Mais maintenant que c’était fait, je ne pouvais pas vraiment revenir en arrière, du moins ce serait difficile.

Je fus sorti de mes pensées lorsque je sentis la main de Sieghard se resserrer sur mon poignet, me faisant légèrement grincer des dents, tandis qu’il approcha son visage de mon oreille, me faisant frissonner faiblement, je me raidis instinctivement, tout en prenant une inspiration, un peu bruyante à mon goût.

- Qu’as-tu donc vécu de ton côté ? L’humiliation ? Un drame ? La déception ? … La trahison ? Entre nous, je pense que la trahison est le plus dur à supporter, mais… ceci ne sont que mes pensées, je pense qu’enfin de compte tu n’en a rien à faire.

Comment … Comment pouvait-il me demander cela, et en plus dans un moment pareil ? Le pire, ce sera, comment pouvais-je répondre à cela, sans paraître encore plus faible que j’en avais l’air à cet instant ? Mais je l’avais bien cherché, moi qui aimais me mêler des affaires des autres. Sauf que … jamais personne ne s’était mêlé de mes affaires, alors je ne savais pas vraiment comment réagir. J’étais tout bonnement pitoyable, oui. C’était sûrement ce que pouvait se dire mon interlocuteur en face de moi. Mais je n’en avais que faire des avis des autres à mon propos. Je me haïssais déjà bien assez, je n’avais pas besoin d’autres conclusions.

Se reculant légèrement, Sieghard recommença à me fixer, moi, j’avais le regard vide, et j’écoutai sans réelle réaction la phrase qui allait suivre.

- J’oubliais : « Sie sollten nicht das dämon herausfordern, ich warne Sie. »

Je n’y compris aucun mot, ne sachant pas si c’était quelque chose de sympathique ou pas. A en voir l’expression de l’homme en face de moi que je scrutais du regard, ayant perçu un léger rire emplit de sarcasme, je devais peut-être me méfier … ou pas. Je ne savais pas trop, à vrai dire, on pouvait s’attendre à tout. Mais maintenant qu’il ne disait plus aucun mot, qu’est-ce que j’allais faire, ou dire ? J’étais perturbé, je n’arrivais même pas à soutenir mon regard face à celui de mon interlocuteur, me faisant légèrement baisser la tête. De plus je ne pouvais pas m’échapper, il tenait toujours mon poignet dans sa main. Je devais simuler. Lui faire croire tout, sauf le fait que j’étais faible à ce moment-là. Il avait pris le dessus sur moi, je devais vite fait m’en défaire, je n’aimais pas perdre. Et puis après tout, depuis le début je jouais avec les émotions que je laissais paraître, en cachant les réelles. Et ça, les gens n’y voient que du feu.

Relevant la tête, un léger sourire en coin, je replongeai mon regard dans celui de Sieghard, et en m’approchant légèrement de lui, je parlai avec un ton légèrement rieur, lui donnant le moins de détails possible sur sa question.

« - Si tu veux tout savoir, on m’a trahit. Et ça bien comme il faut. D’ailleurs, ça ne fait pas si longtemps … Et c’est ça la raison de ma venue dans ce pays, mais après le reste, ça ne sert à rien que tu le saches, je sais très bien que tu t’en fous, dis-je en haussant les épaules, puis je repris, soupirant légèrement, mais bon, comme tout le monde, je vais m’en remettre, sûrement. »

Le sourire de tout à l’heure toujours collé aux lèvres, je me rapprochai encore un peu plus de l’homme devant moi, jusqu’à être à seulement quelques centimètres de lui. Le dévisageant dans la pénombre, je me demandais ce que lui, avait-il vécu. Peut-être avait-il une vie des plus monotones, ou bien totalement le contraire. Mon sourire s’agrandissant à cette pensée, je posai doucement l’index de mon autre main sur le torse du grand blond, et tout en parlant, je le fis se balader un peu partout sur son buste, voulant voir s’il allait me repousser ou pas.

« - Et toi, je te retourne la question. As-tu vécu quelque chose de spécial, ou bien ta vie a toujours été belle et sans soucis ? »

Lâchant un léger rire à la fin de cette phrase, je continuais de soutenir mon regard face à lui, puis dans une légère pulsion, je me collai à lui, rapprochant mes lèvres de son oreille. Mon souffle allant doucement parcourir la peau de Sieghard, je lâchai dans un chuchotement cette phrase, trouvant cela amusant qu’il ne puisse pas en comprendre un seul mot.

« - もし私があなたを信頼しないなら、私は常に私の本当の感情を隠すべきです. » *
________________________

* Si je n'ai pas confiance en toi, je cacherais toujours mes vraies émotions.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 18 Jan - 20:59

Comment en était-ce donc arrivait à là ? Je me retrouvais là, au milieu de la nuit, au bord de la Tamise, avec ce garçon, l’air sombre, supérieur, le dominant de toute ma taille, quiconque nous aurait vu aurait cru que j’étais entrain de l’agresser. Mais à cette heure avancée de la nuit, seuls les fous étaient dehors. Le temps se rafraichissait grandement, bien que l’atmosphère fût toujours aussi oppressante, l’air expiré était condensé par la fraicheur de la nuit, un nuage de buée se créant au rythme de nos respirations rapides et laborieuses. Je le fixai toujours, attendant ses réactions face à tout cela, ses yeux, vides d’émotion, n’exprimaient strictement rien, comme si un voile opaque m’empêcher de sonder les profondeurs de son âme et de ses états. Cependant les traits légèrement crispaient de son visage m’indiquaient qu’il était troublé, vu son silence, un débat intérieur se déroulait dans sa tête. Avais-je pu lui faire comprendre qu’il était bien trop chétif pour se mesurer face à la solitude ? Elle ne ferait sûrement qu’une bouchée de lui, bien que, du peu que je le connaissais... il était différent, non définitivement, je ne pouvais pas déterminer le caractère pourtant si exubérant de ce jeune, il jouait bien trop facilement avec les émotions, de quoi réussir à me troubler également.
Ce ne fut qu’en prononçant cette phrase si éloquente dans ma langue natale, qu’il changea cet air absent, repeignant son visage avec cet air fier et hautain, taquin et sadique qui lui allait si bien en un simple sourire en coin… Nos yeux, aussi bleus les uns que les autres, se rencontrèrent une nouvelle fois, dans une bataille silencieuse, je continuais à le regarder de haut, un air neutre, les traits de mon visage indiquant pourtant un sourire, absent sur mes lèvres. Ce n’est que quand il se décida à me répondre, que j’aperçu qu’il s’était de nouveau rapproché de moi, mais cette fois-ci, je ne reculai pas, il fallait affronter les choses en face si l’on voulait avancer. Tête haute, je l’écoutai donc, prêtant une oreille attentive sans pour autant lui faire savoir :

-- Si tu veux tout savoir, on m’a trahit. Et ça bien comme il faut. D’ailleurs, ça ne fait pas si longtemps … Et c’est ça la raison de ma venue dans ce pays, mais après le reste, ça ne sert à rien que tu le saches, je sais très bien que tu t’en fous, mais bon, comme tout le monde, je vais m’en remettre, sûrement.

Je soupirai légèrement, de façon presque ironique, il se trouvait que j’avais raison, l’amère blessure de la trahison suintait encore, était-ce cette blessure encore coulante en plein milieu de son cœur qui le faisait se comporter ainsi ? Si fou, si insouciant, si… différent ? Où bien avait-il toujours était comme ceci. Plus j’en savais sur lui, plus je bénéficiais d’une autosatisfaction malsaine, et à chaque fois que je faisais un pas pour résoudre une des équations composant ce mystérieux étranger, je me retrouvais avec encore plus de questions en tête, questions que je ne pouvais me résoudre à lui faire part. Il fallait que je puisse trouver une fin à ce cercle vicieux, autrement l’on pouvait en avoir pour toute la nuit à jouer à se petit jeu-ci. Mais pour l’instant, en savoir plus sur lui était la seule chose qui occupait mon esprit. C’est à la fin de se débat avec moi-même que je me surpris à retenir un frisson, Shu, s’amusait à décrire cercle et autre forme sur mon torse, seul le tissus de ma chemise séparant ma peau de la sienne, grognant faiblement et les muscles faiblement bandés, aux aguets je le laissait faire alors qu’il continuait à me parler :

-- Et toi, je te retourne la question. As-tu vécu quelque chose de spécial, ou bien ta vie a toujours été belle et sans soucis ?

Je commençai à rire avec lui, la fin de sa phrase était ridicule, qui pouvait avoir une vie belle et sans soucis, franchement ? Surtout quand la vie en question était aussi longue que la mienne. Cependant mon rire se coinça brusquement dans ma gorge, il était si proche, trop proche, à travers la fine couche de vêtement que l’on portait, je pouvais sentir sa chaleur caresser la surface de ma peau glacée, cette chaleur emplie de vie qui enivrait les sens d’un démon affamé si innocemment. Il me chuchota quelque chose à l’oreille, mais je n’y fis que peu attention, écoutant seulement les intonations douces de la langue étrangère. Cela semblait l’amuser, mais il était si inconscient, il semblait d’ailleurs qu’il ne comprenait pas l’allemand, ce qui ne m’étonnait pas, cette langue si disgracieuse ne lui sied guère. Soufflant fortement, se contractant légèrement, je pouvais sentir mes yeux devenir de cette couleur si énigmatique qu’était le fuchsia, un simple léger picotement m’indiquait que les choses tournaient mal. Levant la main, une main crispée, je la posai d’une façon brusque sur son cou si frêle, grognant de nouveau, luttant contre moi-même, mais la lucidité était toujours présente dans un coin de mon esprit torturé. Je me haïssais… Reprenant peu à peu contenance, je devins plus détendu, et je laissai glisser mollement ma main sur son épaule, le rapprochant légèrement de moi, avide de cette vigueur, saoul de cette sensation de se sentir de nouveau en vie alors que cette vie en question ne nous appartenait pas… Soupirant brusquement, mon haleine atteignant la peau d’albâtre de son cou, ma main commença à remuer nerveusement sur son épaule, fortement, trop fortement, je lui faisait sûrement mal mais je m’en fichait éperdument, alors que d’une voix faite d’une octave plus grave que ma voix habituelle, je lui répondit le plus sérieusement du monde :

- Sache… que je parle en connaissance de cause et j’ai effectivement vécu l’amère sensation de la trahison, mon besoin de vengeance, n’à jamais était assouvi et vois ce que je suis devenu, un londonien solitaire et froid. Lâchant un léger rire, me moquant simplement de moi-même, je continuai. Toi aussi le désire de vengeance brûle ardemment en toi, mais maintenant tu penses que ce n’est qu’un simple coup de tête, tu n’es sûr de rien ? Moi aussi ça m’est arrivé, et la décision que j’ai prise, je la regrette au point que je suis écœuré de moi-même. Shu, ou quelque soit ton nom, si tu as la possibilité de déverser cette sensation aigre que tu gardes en toi sur cette personne qui t’a blessé, fait le, la vengeance n’est pas un plat qui se mange froid comme la croyance populaire veut que l’on croit, loin de là, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, et le modeler jusqu’à ce qu’il obtienne la forme que l’on désire. Je suis peut être qu’un inconnu, un type qui souhaite rester seul, mais rien que de penser qu’il puisse y avoir deux type comme moi dans cette misérable ville, et ce prochainement, ne présage rien de bon. « Zwar wird es immer unterschiedlich sein. » *

Pourquoi donnais-je ce genre de conseils, à ce simple étranger, pourquoi faisais-je part d’une partie, aussi infime soit-elle, à un gamin ? Peut-être, que derrière tout cela, on était aussi tordu l’un que l’autre, oui, la solitude ne réussi à personne, que celle-ci soit un démon ou un humain. Ou serais-je simplement devenu fou ?

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* Bien que l'on soit pour toujours différents.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 1 Fév - 15:24

Je n’aurais jamais pensé que ça pouvait en arriver jusque-là. Au début, j’avais suivi cet homme sur un coup de tête, sans vraiment réfléchir aux conséquences et autres. C’était juste pour passer le temps, juste une habitude que je m’étais créée au fur et à mesure que les journées passaient. Oui, suivre et ennuyer les gens dans la rue, n’importe où, n’importe quand, n’importe comment. Quoi, vous ne trouvez pas cela normal ? Oui, c’est vrai, embêter les autres, c’est pas très bien et sympa mais … Je m’en fichais éperdument. C’était un peu une sorte de « vengeance » envers les londoniens. Non, je ne les aimais pas, et je pensais que jamais le contraire pouvait arriver. J’étais dans ce pays non pas pour me faire à cette société ou quoi d’autre, non, pour une tout autre raison que … je venais de révéler « en partie » à mon interlocuteur. Moi qui pensais que cette soirée allait être comme les autres, ennuyante, anodine. Pensant rencontrer une personne indifférente ce soir, je m’étais mis à la suivre sans but certain. En voyant que cette personne nommée Sieghard était un tantinet intéressant, je fis semblant d’avoir une bonne raison de le suivre, chose que ce dernier cherchait éperdument à savoir. Chose que je ne pouvais dire, étant donné que je n’avais rien à répondre. Au fur et à mesure qu’on parlait, il commença à « comprendre » certaines choses sur moi, et ça … ça m’énervait beaucoup. Oui car, depuis le début, je jouais sans cesse avec mes mots, mes émotions, et tout le tralala. Mais même avec cela, il avait réussi à trouver un cordon sensible de ma personnalité, et de plus est, de mon histoire. Et maintenant, que faire ? Je ne pouvais me résoudre de tout lui raconter, non, c’était impossible. Le truc qui me perturbait le plus je crois, c’était le fait que nous étions de parfaits « inconnus ». Une part de moi en avait marre, marre de devoir petit à petit avouer de petites parties infimes de moi, sans autres solutions. Une autre part de moi trouvait cela amusant, voire très amusant, et se disait que ça pouvait continuer, encore et encore. C’est cette facette de moi-même qui avait le dessus en ce moment.

Je percevais que Sieghard n’appréciais pas la proximité entre nos deux corps, mais sans pour autant me repousser, comme il aurait fait avant. Moi qui avais la conviction que j’allais me faire rejeter, je tombais des nues, mais d’un autre côté, je me disais que … en fait je ne me disais rien. C’était juste amusant, rien de plus, rien de plus … Je rigolais intérieurement. Qu’est-ce que je disais … ? Des fois, je me demandais comment je pouvais penser de telles choses, je me haïssais. Je n’étais pas normal. Mais je m’en fichais. Au moins, personne ne pouvait prendre exemple sur moi. Qui voudrait ressembler un type farouche, manipulateur, taquin, et par-dessus le marché, éternel gamin ? Personne. Au moins, j’étais tranquille sur ce point.
Cependant, je fus furtivement sortit de mes pensées par un geste qui me fit légèrement écarquiller les yeux, ayant l’impression que mon cœur loupa un battement. Ma gorge se retrouvait enserrée par une brusque prise, dans un grincement de dent, je fixai Sieghard. Sur le coup, j’eu pensé que je venais de signer mon arrêt de mort, à être trop proche de cet homme. Seulement, contre toute attente, sa main descendit lentement jusqu’à mon épaule où elle se posa pour y rester. Je ne comprenais pas, je ne comprenais rien. Qu’est-ce qui venait de se passer au juste ? Je n’osai pas demander, pour le moment, je me contentais de chercher une quelconque réponse dans les yeux de mon interlocuteur qui restaient comme toujours, sans émotions. Dans un geste imperceptible, il me rapprocha légèrement de lui. Mon regard restant interloqué, j’écoutais attentivement les dires de l’homme en face de moi, tout en sentant une pression désagréable sur mon épaule, la main du blond remuant pour aucune raison apparente.

- Sache… que je parle en connaissance de cause et j’ai effectivement vécu l’amère sensation de la trahison, mon besoin de vengeance, n’a jamais était assouvi et vois ce que je suis devenu, un londonien solitaire et froid. Toi aussi le désir de vengeance brûle ardemment en toi, mais maintenant tu penses que ce n’est qu’un simple coup de tête, tu n’es sûr de rien ? Moi aussi ça m’est arrivé, et la décision que j’ai prise, je la regrette au point que je suis écœuré de moi-même. Shu, ou quel que soit ton nom, si tu as la possibilité de déverser cette sensation aigre que tu gardes en toi sur cette personne qui t’a blessé, fait le, la vengeance n’est pas un plat qui se mange froid comme la croyance populaire veut que l’on croit, loin de là, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud, et le modeler jusqu’à ce qu’il obtienne la forme que l’on désire. Je suis peut être qu’un inconnu, un type qui souhaite rester seul, mais rien que de penser qu’il puisse y avoir deux type comme moi dans cette misérable ville, et ce prochainement, ne présage rien de bon. « Zwar wird es immer unterschiedlich sein. »

Comment … comment pouvait-il si bien me cerner, alors que je lui dévoilais les plus infimes informations sur mon cas ? Cela m’interloquait encore plus, et d’un côté, ça m’énervait. Mais seulement, moi, je n’arrivais pas du tout à le cerner. Non, c’était tout juste impossible. Je retournais sans cesse ma veste, pour voir ses réactions, mais rien de tout cela m’aidaient. Mais je me demandais … pourquoi cette obsession à vouloir le connaître, à en savoir un peu plus sur lui ? Après tout, je venais de le rencontrer il y a peu, mais seulement, pourquoi ? Cette question me taraudait l’esprit, et ça depuis un moment déjà.
Reprenant peu à peu mes esprits, mon regard toujours ancré dans le sien, je répondis à mon interlocuteur d’une voix qui, sans vouloir, avait des connotations nerveuses, essayant de dissimuler cela derrière mon sourire habituel. En même temps que je déblatérais mes mots, je posai ma main sur celle de Sieghard demeurant sur mon épaule, pour ensuite l’enlever, trouvant cela trop désagréable à mon goût.

« - Tu sais, j’aimerai suivre tes conseils, vraiment, mais seulement … je n’ai pas la chance de pouvoir assouvir mon besoin de vengeance, du moins, pas encore. Je suis venu pour cela, cependant, il me manque certaines pièces du puzzle pour pouvoir retrouver "cette" personne. C’est pourquoi j’erre dans les rues, le soir, comme la journée. »

Laissant un temps de silence, je voulais lui en dire plus, mais je ne pouvais m’y résoudre pour le moment. Alors je continuais sur ma lancée.

« - Quelle décision à tu prise, au point d’être écœuré de toi-même ? Non pas que je suis curieux, je pose juste des questions. »

Je n’osai pas revenir sur la phrase qu’il avait dite à la fin de sa tirade. « Je suis peut être qu’un inconnu, un type qui souhaite rester seul, mais rien que de penser qu’il puisse y avoir deux type comme moi dans cette misérable ville, et ce prochainement, ne présage rien de bon. » Je me demandais, ce qu’il entendait par ‘ne présage rien du bon’. Mais seulement, je gardais cette question pour moi, j’y réfléchirai plus tard, oui.
Le silence demeurait à présent, mon regard toujours dans le sien. Je trouvais cela agréable, malgré le fait que je ne pouvais rien lire dans les yeux de mon interlocuteur. Je me demandais comment il faisait. Moi, je n’y arrivais pas, à cacher ce que je ressentais. Cela m’intriguait beaucoup sur le moment. Peut-être étais-je trop loin de lui pour pouvoir bien voir dans ses yeux ? Rigolant légèrement, et sans dire un mot, je me rapprochais –à nouveau, oui- de Sieghard, approchant mon visage d’à peine quelques centimètres du sien que je venais de prendre dans mes mains. Mon regard toujours dans le sien, je m’amusai à frôler mes lèvres aux siennes, avant de me reculer furtivement, et de m’éloigner. Non, de près ou de loin, je ne voyais rien dans ses yeux. Mon rire réapparu alors, et je montai sur le muret de pierre bordant la Tamise. Là, debout, je restais face à mon interlocuteur, mon sourire impertinent toujours collé aux lèvres, je lui lançai mes mots sans vraiment réfléchir.

« - On va voir si tu es une personne aussi froide que tu le prétends. Je te pose une question, où les réponses ont des conséquences. La question est : Es-tu une personne assez froide pour voir quelqu’un mourir devant tes yeux ? Réponse A : tu ne l’es pas. Réponse B : tu l’es. Alors ? »

Reprenant une inspiration, je recommençai à lancer mes mots, avec un rire et un sourire contrastant parfaitement avec mes dires.

« - Ah oui ! Si tu choisis la réponse A, je ne tomberai donc pas, je resterai donc à tes côtés, et tu pourras me poser toutes les questions que tu veux, j’y répondrai honnêtement et franchement. Si tu choisis la réponse B, je tomberai, et tu seras alors enfin débarrassé de moi, et enfin tranquille après des heures d’enragement. Et sache que tout ce que je dis, je le fais. »

J’étais juste devenu complètement fou.
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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyJeu 25 Avr - 1:46

Hors RP : Bwahhh Après tant de temps j'ai enfin fait une réponse \o/ J'espère qu'elle te conviens ! Byouh bonne lecture =3

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A en voir sa réaction troublée, je pense que j’en avais bien trop dit sur moi-même via cette simple tirade lourde de sens. Non, bien trop sur nous, l’on vit malheureusement la même chose, et ceux à peu de chose près au vus de sa réaction. Ce jeune fou ressentait la même aigreur que j’avais ressentit à cette époque, je le savais, cela ce voyait, et se regard si affecté qu’il m’affichait ne faisait que confirmer ce que j’avançais. Ma main cessa alors subitement de bouger sur sa frêle épaule, le stress et l’adrénaline quittant peu à peu mes veines. Cependant elle resta ainsi ancrée tandis que je le fixais dans les yeux, le bleu dans le bleu, mais ceci sembla lui déplaire, puisqu’il délogea ma main calleuse de là où elle se trouvait sereinement. Avec un léger sourire, il ne quitta cependant pas mon regard, comme si l’on s’était tout les deux plongé dans cet éternel jeu de celui qui baisse en premier le regard, mais cette fois ci sans aucun enjeu, juste une douce atmosphère qui m’atteignait difficilement. Ce sourire n’était pas là pour rien, comme tous ses sourires, il l’affichait simplement pour détourner mon attention de timbre nerveux qu’avait pris sa voix :

- Tu sais, j’aimerai suivre tes conseils, vraiment, mais seulement … je n’ai pas la chance de pouvoir assouvir mon besoin de vengeance, du moins, pas encore. Je suis venu pour cela, cependant, il me manque certaines pièces du puzzle pour pouvoir retrouver "cette" personne. C’est pourquoi j’erre dans les rues, le soir, comme la journée.

C’était donc pour cela qu’il traînait si tard, le danger morbide qui planait sur notre bonne vieille Londres ne lui faisait point peur face au sentiment bouillant de la vengeance… Mais rien n’expliquait pourquoi il a commencé à me parler et me coller ainsi, ce qui me frustra légèrement… Cependant sans que je n’eu pu dire quoi que ce soit, il reprit de plus bel, non sans marquer une pause, comme s’il hésitait à dire autre chose à la place de ce qu’il allait me dire dorénavant :

- Quelle décision à tu prise, au point d’être écœuré de toi-même ? Non pas que je suis curieux, je pose juste des questions.

J’essayai de ne pas lâcher un rire sarcastique, lui dire et lui révéler ma véritable nature, il me prendrait pour un fou. Sa sois disant curiosité qu’il n’avait pas le perdra. Je suis écoeuré de moi-même pour bien bonne raison, un choix que j’avais était obligé de prendre, mais ça je ne pouvais lui révéler. Qui croirait le fait que la mort n’avait pas été une option pour quelqu’un qui avait tout perdu ? L’éternité est bien trop longue et je suis écoeuré de la bête que je suis devenu mon cher, mais ça tu ne le sauras jamais, tu n’as pas à le savoir, tu n’es qu’un mortel, tu n’as pas à être mêlé à cela, tu as déjà tes propres problèmes, alors n’insiste pas, non n’insiste pas cela serait mauvais, pour nous deux. Dissocions ce qui est dissociable pour le bien-être de chacun, car tu joues bien trop avec le diable, c’est pour cela que je ne voulais pas t’aborder en premier lieu, mais ta ténacité face à moi est le début de ta fin, car si tu insistais plus, il ce peut que cela finisse mal et que tu perdes cette simple protection entre le réel et l’irréel que chaque humain bénéficiait. Mais il semble que tu sois bien trop joueur…

Effectivement, bien trop joueur, je le voyais s’approcher de moi, lentement, me fixant toujours dans les yeux, mes yeux restaient toutefois bleus, car je me contrôlais, oui, son âme devait rester là ou elle était et ce pour ma propre santé mentale, cependant je sentais l’appelle de la faim et mes crocs s’apprêter à mordre dans la douce chair pour aspirer tout flux vital, oh douce vie loin de la candeur anodine. Cette douce chair qu’était ses lèvres, chaleur remplie de vie, semblait jouer avec mes instincts les plus primaires, frôlant avec amusement mes lèvres rêches, lèvres douées de la simple décision de sa vie ou de sa mort. Il semblait vouloir sonder mon âme à travers mes yeux, mais ces derniers restaient vides, tout aussi vide que mon âme inexistante. C’est pour cela que, je pense, face à aucun résultat, il se recula, comme si rien de s’était passé. Puis il s’éloigna, notre proximité peu à peu acquise volant en un seul instant en éclat, cette sensation me semblait réellement étrange, mais je me concentrais plutôt à autre chose. Soupirant fortement et reprenant souffle pour réguler ma respiration et les battements de mon cœur, chassant ironiquement mes démons, afin de me calmer, ce ne fut que quand je relevai le regard vers mon interlocuteur que j’eus de nouveau le souffle coupé, le fou se tenait debout sur la bordure de la Tamise, l’air de nouveau arrogant. Quelle idée lui était encore passée par la tête bon sang ? J’eu très vite ma réponse malheureusement :

- On va voir si tu es une personne aussi froide que tu le prétends. Je te pose une question, où les réponses ont des conséquences. La question est : Es-tu une personne assez froide pour voir quelqu’un mourir devant tes yeux ? Réponse A : tu ne l’es pas. Réponse B : tu l’es. Alors ?

Cet idiot n’avait toujours rien compris quand à ma peur la plus profonde, si je voulais le voir... mort. Je l’aurais tué depuis longtemps, mais ceci m’était tout bonnement impossible, la mort était bien trop effrayante à voir :

- Ah oui ! Si tu choisis la réponse A, je ne tomberai donc pas, je resterai donc à tes côtés, et tu pourras me poser toutes les questions que tu veux, j’y répondrai honnêtement et franchement. Si tu choisis la réponse B, je tomberai, et tu seras alors enfin débarrassé de moi, et enfin tranquille après des heures d’enragement. Et sache que tout ce que je dis, je le fais.

Quel imbécile, joueur et tête brûlée suicidaire ! La fureur grimpa de nouveau très vite en moi, face à cet ultimatum, je sentais également une sorte de crise d’angoisse me prendre, les palpitations de mon cœur commençant à raisonner dans ma tête et mes mains tremblantes légèrement. Comment pouvais-je choisir ?! Non, il se moquait de moi, malgré qu’il m’est assuré qu’il en était capable, cela m’étonnerai, les humains sont lâches face à la mort et il lui restait des choses à faire, son esprit ne serait jamais en paix. Avec un léger sourire sarcastique, je me dirigeai à pas lent vers lui, puis j’arrivais à sa hauteur, le regardant avec un regard hautain et emplis de haine, le prenant de haut malgré qu’il soit plus élevé que moi sur cette pierre humide et glissante. Une bonne bouffée de peur le ferait directement perdre pied n’est-ce pas ? C’est pour cela que je n’hésitai point à doucement le faire basculer posant mon imposante main sur son torse d’éphèbe, prévoyant de saisir ses vêtements une fois bien trop penché. Mais comme cité plus haut, la pierre était humide et glissante, ce que je n’avais donc pas prévu était qu’il glisse pour tomber réellement, et tout se passa alors incroyablement vite. Le rattraper ? Bien que mes réflexes fussent plus développés que la norme, je manquai ses vêtements de peu les frôlant de mes doigts. La peur m’envahit fasse à la mort imminente près de moi, mon corps réagit alors instinctivement afin de ne pas sombrer dans l’angoisse. Alors qu’il tombait, direction l’eau gelée de la Tamise, je ne pu que me pencher encore plus et glisser également sur cette pierre maudite, le rejoignant dans les méandres sombre du fleuve. J’entendis tout d’abord son corps heurter de plein fouet l’eau, avant que cela soit le mien, la douleur devait être intense et la sensation glacée arrachante, mais moi, je ne pouvais plus rien ressentir de si humain, une chance quand on y réfléchissait un peu. Remontant brutalement à la surface, afin de le chercher du regard, puisque l’oxygène ne m’était point nécessaire, je cernai l’obscurité qui nous entourait mais ne distinguait strictement rien. Sous l’adrénaline je replongeai alors directement dans l’eau, retenant néanmoins un semblant de souffle, ne souhaitant pas me retrouver avec cette eau répugnante dans les poumons. Brassant les immondices qui s’y trouvaient, je mis néanmoins plusieurs longues minutes à retrouver le corps du jeune, ne me souciant guère d’autre chose et voulant simplement à tout prix éloigner le sombre message de la mort, d’une vitesse surhumaine je le ramenai à la surface, mes membres humains s’engourdissant face à la froideur ambiante, mais ne m’en souciant guère, je nous ramenai tant bien que mal à la rive. Allongeant alors violemment son corps sur le sol, pressant ma main contre son cou pour voir s’il y avait encore un pouls, je soupirai de soulagement voyant que ce dernier était toujours existant :

- Espèce de fou…. Grognais-je avant de frapper son torse, afin de vider ses poumons de cette eau écœurante, car pour lui, respirer était bien malheureusement vital…

J’espérais juste que je n’aurais pas besoin de tenter le diable en déposant mes lèvres contre les siennes dans une mainte tentative de réanimation, parce qu’au lieu de lui insuffler la vie, j’aurais bien trop peur de la lui aspirer. C’est pour cela que je continuais à pousser sa cage thoracique, mon corps étant ébranlé par de violents frissons trop humains à mon gout.

- Respire…

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Shu Mikaze
Shu Mikaze
Japenese Dredger



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MessageSujet: Re: [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]    [Partie 1 ; terminée] Quand le regard d'un homme croise celui d'un démon [Shu]  EmptyVen 3 Mai - 13:23

Quelle situation amusante. J’étais là, devant lui, debout sur cette pierre bordant la Tamise. De mon sourire des plus arrogants, j’arborais une satisfaction de moi-même. Oui, je jouais avec le feu, mais cela était tellement intéressant. Oui, les réactions des autres face à mes … actes parfois remplis de folie étaient tellement intéressantes. Pour moi. Et puis, à ce moment-là, c’est moi qui avait les rênes, j’étais maître du jeu pour le moment. Et cela me faisait sourire encore plus. Oui, poser des ultimatums tous plus fous les uns que les autres, à des personnes de passage ou pas, était une sorte d’amusement et de distraction pour moi. Et puis, dans aucun des cas je ne mettais en danger bien évidemment. J’essayais juste de comprendre la personne en face de moi, de la connaître un peu plus … où était le mal dans ce désir que j’avais acquis depuis un bon moment déjà ? Je ne voulais rien de mal, moi, je n’étais pas comme ça. Mais faire des petites frayeurs, c’était une sorte de … bonus ?

J’attendais. J’attendais toujours. Aucun mot ne sortait de la bouche de mon interlocuteur, ce qui commençait à me frustrer légèrement. Il me fixait, c’est tout ce qu’il faisait. Pendant ce temps-là, moi, je commençais à faire lentement des pas sur le muret, pour monter un peu plus le degré de danger qui n’existait pas vraiment. Quoi, oui j’avais bien dis que j’étais prêts à me jeter à l’eau. Je ne savais pas nager, oui, vous avez bien raison. Mais si j’étais préparé à me tomber à l’eau, je m’en sortirais très facilement. Voilà pourquoi je souriais même si on pouvait croire que la mort était présente. Je n’étais pas fou à ce point pour me laisser mourir ! J’ai encore tant de choses à faire, découvrir, mais surtout … pour rien au monde je ne mourrai avant d’avoir assouvit ma vengeance ! Oh ça, non, et je voulais à tout prix tenir cette promesse que je m’étais faite à moi-même. Oui, je pense que c’est la seule chose qui me tient encore à cœur après tout cela … Mon regard ayant été détourné quelques secondes, il revint soudainement sur Sieghard. J’écarquillai légèrement les yeux alors qu’il posa sa main sur mon torse, afin de me faire pencher en arrière. Comme tout à l’heure. Mais à quoi jouait-il ?! Non non, ça ne devait pas se passer comme ça ! Je ne voulais pas qu’il prenne les rênes du jeu, elles étaient à moi, et seulement à moi ! J’essayais de lutter tout de même, en poussant mon corps contre sa main, afin de ne pas tomber. S’il fallait que je tombe, je voulais que ça soit par ma seule décision, et non pas par la sienne ! Je fronçais les sourcils en arborant un regard plein de haine à Sieghard qui me poussait encore d’avantage. Il avait trop de force pour moi, même si je luttais, ça n’était pas suffisant.

Seulement, à ce moment-là, mon cœur rata un battement.

Je tombais. J’avais glissé, et je tombais. Mon interlocuteur avait essayé de me rattraper, mais sans succès, je tombais. Pourquoi … Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ? Je me le demandais bien. Je voyais le pont où nous étions s’éloigner de moi, de plus en plus, puis je vis Sieghard glisser lui aussi pour tomber ensuite. J’étais mort. Si seulement tout s’était passé comme prévu … J’avais l’impression que ma chute durait une éternité, alors qu’il y avait seulement quelques secondes qui s’écoulaient. J’heurtai l’eau de plein fouet, cette eau glacé qui m’arracha un cri qui devint sourd, le contraste entre la température de mon corps et celle du fleuve étant trop important, je ne pus même pas essayé de remonter à la surface, je n’arrivais tout simplement pas à bouger. Je coulais, je coulais de plus en plus, sans moyen de retour. Je me disais que c’était la fin, oui. Ma fin. Et tout ça, à cause de ma folie qui avait encore fait des siennes. Je me haïssais vraiment. Au bout de quelques secondes dans cette eau répugnante, je perdis connaissance. Et puis là, plus rien. Le noir complet.

Je voulais vivre encore, encore longtemps, oui. Et ma vengeance alors ? Non, je ne devais pas mourir maintenant. Tout mais pas ça. Je voulais me réveiller, pour avoir la preuve que j’étais encore en vie. Je le voulais plus que tout. Mon esprit vivant encore, je pensais, mais mon corps ne réagissait pas. Non, non, vivre, je devais vivre ! Réveille-toi bon sang ! Réveille-toi ! … Rien à faire. Que devais-je faire maintenant ? Je n’étais pas totalement mort, seul mon esprit restait éveillé. Je respirais. Je le sentais. J’étais en vie. Mais j’avais juste perdu connaissance. Et je ne voulais pas me réveiller. Du moins, mon corps ne m’obéissait pas, plus. Que faire … Sieghard, toi qui m’as fait chuter mais qui a essayé de rattraper, je t’ai vu glisser et tomber à ton tour. Etait-ce pour me sauver ? Tu ne voulais pas que je tombe réellement n’est-ce pas ? Dis-moi que c’est ça, tu ne voulais pas que je meurs, sinon tu serais resté sur le pont à me regarder tomber dans l’eau, pour ensuite me noyer devant tes yeux. Mais, après tout cela, es-tu encore là, auprès de moi ? Suis-je encore dans l’eau ou à terre ? Je me dis que j’étais sûrement à terre, étant donné que je sentais ma respiration difficile certes. Est-ce toi qui m’as ramené à la terre ferme Sieghard ? J’espérais juste que ça soit, oui.

Je ne pouvais que penser, mon corps ne bougeait pas, je n’y arrivais pas. Je voulais pleurer, mais je ne le pouvais pas non plus. C’est alors que je « sentis » une force pousser ma cage thoracique, à maintes reprises, et en continuité. Quelqu’un essayait de me faire reprendre conscience. Quelqu’un essayait de me sauver. Miracle, un miracle ! Mais malgré plusieurs minutes, je ne me réveillais pas. Je restais inconscient, alors que je voulais me réveiller, et je faisais tout de mon côté pour que ça arriver. Mais rien, toujours rien.

Sieghard, était-ce toi ? S’il te plaît, dis-moi que c’est toi, dis-moi que tu essayes de me sauver ! Ne me laisse pas, je ne veux pas mourir après tout cela, alors que ce n’était pas voulu de ta part. Alors que tu as essayé de me rattraper pour ne pas que je tombe. Réanime-moi, par pitié, fais tout ce que tu peux, mais sauve-moi, je n’en peux plus. S’il te plaît, sauve-moi. Sauve-moi …
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Sieghard Heiderich
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